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charge de t’embrasser aussi pour lui, et la petite Aurore, qui est une merveille de bon caractère et de gentillesse. Je t’écrirai pour le premier de l’an, afin de te dire où je vas, à Paris ou à Cannes, mais le jour n’est pas fixé. Il m’en coûte de quitter mes fanfans.

Il le faut pourtant, je crains d’être pincée comme l’année dernière.

À toi.

G. SAND.


DCLIX

À GUSTAVE FLAUBERT, À CROISSET


Nohant, 31 décembre 1867.


Je ne suis pas dans ton idée qu’il faille supprimer le sein pour tirer l’arc. J’ai une croyance tout à fait contraire pour mon usage et que je crois bonne pour beaucoup d’autres, probablement pour le grand nombre. Je viens de développer mon idée là-dessus dans un roman qui est à la Revue et qui paraîtra après celui d’About.

Je crois que l’artiste doit vivre dans sa nature le plus possible. À celui qui aime la lutte, la guerre ; à celui qui aime les femmes, l’amour ; au vieux qui, comme moi, aime la nature, le voyage et les fleurs, les roches, les grands paysages, les enfants aussi, la