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Page:Sand - Lélia, édition Dupuy-Tenré, 1833, tome 2.djvu/385

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étiez jeune encore et capable de réaliser une existence sociale, vous m’eussiez consultée sur votre avenir, je ne vous aurais pas conseillé d’être prêtre. Votre organisation devait vous rendre impossibles ces devoirs rigides que vous n’accomplissez que de fait. Vous avez été un mauvais prêtre, mais Dieu vous pardonnera, parce que vous avez beaucoup souffert. Maintenant, il est trop tard pour que vous rentriez dans la vie ordinaire ; vous avez perdu la force d’atteindre à aucune vertu. Il faut vous en tenir à l’abstinence. Bien que j’aie peu de foi à l’efficacité de vos mortifications et aux pratiques de votre vie monastique, je pense que vous devez attendre dans la retraite la fin de vos souffrances ; elle ne saurait tarder : regardez vos mains, regardez vos cheveux gris. Tant mieux pour toi, Magnus ! que ne suis-je aussi près de la tombe ! Va, malheureux, nous ne pouvons rien les uns pour les autres. Tu t’es trompé, tu t’es retranché de la vie, et tu t’es senti