Page:Sand - Lélia, édition Dupuy-Tenré, 1833, tome 2.djvu/77

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nuit des temples, ces correspondances naïves de François de Sales et de Marie de Chantal ; mais surtout ces épanchemens pleins d’amour austère et de métaphysique rêveuse entre Dieu et l’homme, entre Jésus dans l’Eucharistie et l’auteur inconnu de l’Imitation.

» Ces livres étaient pleins de méditation, d’attendrissement et de poésie. Ils embellissaient la solitude ; ils promettaient la grandeur dans l’isolement, la paix dans le travail, le repos de l’esprit dans la fatigue du corps. J’y trouvais le reflet d’un tel bonheur, l’empreinte d’une sagesse si délicieuse, que je recouvrais en les lisant l’espoir d’arriver au même but ; je me disais, que comme moi, ces hommes saints avaient été éprouvés par de violentes tentations de retourner au monde, mais qu’ils les avaient surmontées courageusement ; je me disais aussi que renoncer à mon œuvre après deux ans de combats et de triomphes, c’était perdre le fruit de si rudes efforts et agir avec plus de folie encore que