Page:Sand - Évenor et Leucippe, Garnier, 1856, tome 1.djvu/152

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Sans être poëtes, ou du moins sans se douter qu’ils le fussent, les habitants du Plateau avaient donc une certaine notion du Dieu monde, du Cosmos à la fois esprit et matière. Ils appelaient ce double pouvoir de noms équivalents à ceux de force et de volonté. Ils ne l’invoquaient point encore, mais ils sentaient sa présence, et, au premier malheur qui devait les frapper, ils devaient se demander ce qu’on pourrait faire pour rendre cette force inoffensive ou cette volonté secourable.

Du point du plateau où cette tribu se trouvait formée, la vue s’étendait vers le nord à une grande distance. Ce n’était