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MŒURS FIN DE SIÈCLE


continue de liquides alcooliques, combattre l’obésité qui déposait quotidiennement, et même hebdomadairement, autour de son être corporel, une couche de graisse.

Leurs conversations ne dépassaient jamais la frontière de la banalité. Pourtant, Hermine était plus rassise, plus posée, elle réfléchissait avant d’émettre une parole, et ses hésitations entouraient ses propos d’un emballage qui en masquait le vide. Au fond, ils parlaient pour ne rien dire. Ils s’ennuyaient ferme.

Madame Israël leur faisait de rares visites. Quoique fière d’avoir casé sa fille, elle n’en conservait pas moins, contre la mère de Mauri, un certain arrière mépris parce qu’elle avait mal élevé son fils. Elle ne cachait point ces sentiments, et faisait de fréquentes allusions aux goûts dispendieux des Noirof.

— Mon cher gendre, pourquoi demeurez-vous oisif ? Et pourquoi votre mère mène-t-elle un train de duchesse ? Elle n’a pourtant

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