Page:Scribe - Théâtre, 2.djvu/457

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M. DE GERVAL.

Comment, ce qu’il y a d’étonnant ! et si je veux m’étonner, qui m’en empêchera ?

ARMAND.

Personne assurément. Et si cela ne vous convient pas, vous n’ayez qu’à le dire.

M. DE GERVAL.

Eh bien, corbleu, voilà qui est plaisant !

MADAME DE SENANGE.

Mon oncle, y pensez-vous ?

ARMAND, à part.

Son oncle ! qu’allais-je faire ? Ah ! maudite tête !

M. DE GERVAL.

Je voudrais bien savoir comment monsieur m’empêchera d’être le maître ici.

ARMAND, se contraignant.

Moi, monsieur ! ce n’est nullement mon dessein.

M. DE GERVAL.

Si, monsieur ; et le ton menaçant que vous preniez tout-à-l’heure…

ARMAND.

Menaçant ! je ne pense pas qu’il le fût.

M. DE GERVAL.

Eh bien, moi, monsieur, je l’ai trouvé tel, et je n’ai jamais souffert ni un mot ni un geste équivoque.

ARMAND, vivement.

Permis à vous, monsieur. (Il rencontre un geste de madame de Senange, et s’arrête.) Mais je vous déclare que jamais je n’eus l’intention de manquer de respect à madame de Senange, ni à un oncle qu’elle honore.