— J’ai sur moi une lettre — qui va porter un coup au peintre. La voici.
Avec l’offre de mon hommage, mistress Suzanne, et dans l’espérance que, grâce à Dieu, vous êtes en bonne santé, comme il est vrai que moi, Michel, j’ai présidé à la confection de cette missive, ceci est pour vous certifier que, de même que la tourterelle fidèle demeure seule quand elle a perdu son mâle, de même moi, désolé de votre absence, je ne fais qu’errer en tous sens dans Saint-Paul, si bien qu’un jour je suis tombé endormi et j’ai perdu les pantoufles de mon maître. Ah ! mistress Suzanne, supprimez ce misérable peintre, coupez-lui les jarrets par la sombre mine de votre visage renfrogné, et pensez à Michel qui, enivré de la lie de votre faveur, doit tenir à votre amour comme un emplâtre de poix à l’échine d’un cheval écorché. Espérant ainsi que vous laisserez ma passion pénétrer ou plutôt impétrer la merci de vos mains indulgentes, je finis.
Comment ! méchant maraud, — vous voilà à flâner, quand vous savez que mes affaires — réclament un prompt départ pour le Kent !