Page:Shakespeare, apocryphes - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1866, tome 2.djvu/302

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
304
ARDEN DE FEVERSHAM.

blackwill.

Bah ! laissez-moi achever. Voici ce qui me reste à dire : — puisque tu as fait ce serment, nous n’hésitons pas à te révéler tout ; — et, si tu en souffles un mot, — nous avons, sous main, concerté un moyen, — quoi qu’il puisse nous advenir, — pour t’envoyer rendement au diable de l’enfer. — Donc écoute : je suis justement l’homme — qu’à l’heure de sa naissance les destins ont marqué — pour mettre un terme à la vie d’Arden sur la terre. — Toi, tu n’es qu’un instrument bon tout au plus à aiguiser le couteau — dont la lame doit fouiller le repaire de son cœur ! — Ton office est simplement de désigner le lieu — et d’entraîner ton maître à la tragédie ; — le mien est de la conclure, quand l’occasion se présentera. — Donc pas de scrupule, et cherche ici avec nous — le meilleur moyen de consommer son trépas.

shakebag.

— Ainsi tu te feras un ami de Mosby, — et, avec son amitié, tu obtiendras l’amour de sa sœur.

greene.

— Ainsi ta maîtresse te deviendra favorable, — et tu seras déchargé du serment que tu as fait.

michel.

— Eh bien, messieurs, je suis obligé de convenir, — puisque vous me pressez si vivement, — que j’ai juré la mort du maître Arden. — Cet homme, dont la bienveillance et la générosité — ne réclament de moi que de bons services, — je vais le remettre entre vos mains. — Venez cette nuit à son logis d’Aldersgate ; — je laisserai les portes fermées au loquet pour votre arrivée. — Dès que vous aurez franchi le seuil, — vous trouverez une cour intérieure, — et, à votre main gauche, l’escalier — qui conduit directement à la chambre de mon maître. — Là, surprenez-le, et disposez de lui comme il vous plaira. — Maintenant il serait