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LA VIE ET LA MORT DE THOMAS CROMWELL.

donc congé de vous, — et je vous lègue par mes vœux — tout le bonheur qu’on peut souhaiter.

Sort Friskibal.
cromwell.

— Que tout le bonheur que Dieu peut envoyer pleuve sur votre tête !… — Il n’y a pas d’hommes pareils dans nos climats. — Eh bien, qu’en penses-tu, Hodge ? N’est-ce pas là une bonne fortune ?

hodge.

— Ce que j’en pense, pardieu ! maître Thomas, je vais vous le dire. — Si tous les hommes ici sont de l’humeur de ce gentleman, — nous n’avons qu’à nous tenir en faction sur ce pont, — et nous gagnerons plus ici, en mendiant pendant un seul jour, — que je ne gagnerais à ferrer les chevaux dans toute une année.

cromwell.

— Non, Hodge, il faut partir pour Bologne, — afin de secourir le noble comte de Bedford. — Si je n’échoue pas dans mon stratagème, — je déjouerai la ruse des traîtres.

hodge.

— Allons, je vous suivrai. Mais que la bénédiction de Dieu nous préserve à l’avenir de ces bandetti !

Ils sortent.

SCÈNE VII.
[Bologne. Une hôtellerie. Une chambre occupée par Bedford. Au fond, un cabinet.]
Entrent Bedford et son Hôte.
bedford.

— Me voilà donc trahi ! Bedford était-il né pour mourir, — en pareil lieu, de la main de pareils mécréants ? — Ai-je échappé tant de fois en France, — ai-je survécu à tant de batailles, — ai-je fait fuir les Français rien qu’au bruit de