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SCÈNE X.

banister.

— Eh quoi ! refuseriez-vous de m’expliquer votre situation ? — Avez-vous oublié votre pauvre ami Banister, — celui dont la fortune, le dévouement, la vie sont tout à vous.

friskibal.

— Je croyais que vous m’auriez traité comme les autres — qui avaient reçu de mes mains plus de bienfaits que vous, — et qui pourtant ont détourné les yeux quand ils m’ont vu pauvre.

mistress banister.

— Si mon mari portait un cœur aussi vil, — je ne voudrais pas le regarder en face ; — et j’en aurais horreur, comme d’un basilic.

banister.

— Et tu ferais bien si Banister se conduisait de la sorte. — Depuis que je ne vous ai vu, monsieur, ma situation s’est améliorée ; — et je tiens prêtes pour vous chez moi — les mille livres que je vous dois. — Tout affligé que je suis de votre infortune, — je suis heureux de pouvoir vous venir en aide. — Maintenant, monsieur, voulez-vous venir avec moi ?

friskibal.

— Je ne puis en ce moment. Car le lord chancelier — m’a donné l’ordre de l’attendre ici. Pourquoi ? je n’en sais rien. Je prie Dieu que ce soit pour mon bien.

banister.

— N’en doutez pas, je vous le garantis. — C’est un noble gentilhomme, — le meilleur qui ait rempli cette charge.

mistress banister.

— Mon frère est son intendant, monsieur. — S’il vous plaît, — nous irons avec vous et vous ferons compagnie. — Je sais qu’on ne nous refusera pas la bienvenue là.