Page:Shakespeare, apocryphes - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1867, tome 3.djvu/62

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SCÈNE II.

— qui enchantait les eaux par ses accords, — mettait en danse les pierres, les oiseaux, tous les animaux, — et forçait les arbres des montagnes à le suivre, — tu ne pourrais pas émouvoir le tribunal de l’Érèbe, — ni inspirer la compassion au cœur du sinistre Pluton. — Car la mort fatale attend tout le monde, — et chacun doit suivre la route du sépulcre. — Le brave Tantale, père du vaillant Pélops, — l’hôte des dieux, subit une mort prématurée ; — de même le vieux Titan, époux de l’Aurore ; — de même le sombre Minos que le juste Jupiter — daigne admettre à son sacrifice. — Les trompettes foudroyantes de Mars altéré de sang, — la rage terrible de la cruelle Tisiphone, — les vagues furieuses de l’humide océan, — sont les instruments de la mort fatale. — Donc, noble cousin, cesse de pleurer — celui dont la vieillesse annonçait la fin nécessaire. — Il ne nous reste plus qu’à enterrer les os de celui — qui fut la terreur de ses ennemis. — Princes, enlevez ce cadavre, et soutenez, mort, — celui qui, vivant, soutint l’empire troyen. — Sonnez, tambours et trompettes. Marchons sur Troynovant, — pour y célébrer les funérailles de notre capitaine.

Ils sortent.

SCÈNE II.
[Cathness. Une échappe de savetier.]
Entre Strumbo en robe de chambre, ayant à la main un papier et un encrier.
strumbo.

Ou les quatre éléments, les sept planètes et toutes les étoiles du pôle antarctique sont liguées contre moi, ou j’ai été engendré et mis au monde dans le déclin de la lune, quand toute chose va de travers, comme dit Lactance dans