Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1873, tome 12.djvu/123

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le roi de france.

— Aussi, seigneur connétable, dépêchez vite Montjoie ; — et qu’il déclare à l’Anglais que nous désirons — savoir quelle rançon il est prêt à nous donner. — Prince dauphin, vous resterez avec nous à Rouen.

le dauphin.

— Non ! j’en conjure Votre Majesté !

le roi de france.

— Prenez patience, car vous demeurerez avec nous… — Sur ce, seigneur connétable, et vous, princes, en marche ! — Et rapportez-nous vite la nouvelle de la chute de l’Anglais (23).

Ils sortent.

SCÈNE X.
[Le camp anglais en Picardie.]
Entrent Gower et Fluellen.
gower.

Comment va, capitaine Fluellen ? Venez-vous du pont ?

fluellen.

Je vous assure qu’il se fait d’excellente pesogne au pont.

gower.

Le duc d’Exeter est-il sauf ?

fluellen.

Le duc d’Exeter est aussi magnanime qu’Agamemnon ; et c’est un homme que j’aime et honore avec toute mon âme, et tout mon cœur, et tout mon respect, et toute ma vie, et toutes mes forces, et tout mon pouvoir. Tieu soit loué et péni ! Il n’a pas eu le moindre mal ; il garde le pont le plus vaillamment du monde, avec une excellente discipline. Il y a là au pont un enseigne ; je crois en conscience qu’il est aussi vaillant que Marc-Antoine ; et c’est un homme qui n’est pas le moins du monde estimé ; mais je l’ai vu faire galamment son service.