Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1865, tome 2.djvu/258

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

ANTONIO.

Je serai ton second.

Sébastien et Antonio sortent.
GONZALO.

— Les voilà tous trois désespérés. Leur grande faute, — comme un poison qui n’opère qu’après un long délai, — commence maintenant à mordre leur âme… Je vous supplie, — vous qui avez des membres plus souples, suivez-les vite, — et gardez-les des actes auxquels ce délire — peut maintenant les provoquer.

ADRIEN.

Suivez-moi, je vous prie. —

Tous sortent.

SCÈNE VIII.
[Devant la grotte de Prospero.]
Entrent Prospero, Ferdinand et Miranda.
PROSPERO.

— Si je t’ai trop austèrement puni, — cette compensation te dédommage, car je — viens de te donner le fil de ma propre vie, en te donnant — celle pour qui je vis. Une fois encore — je la remets à ta main… Je ne t’ai imposé tant — de vexations que pour éprouver ton amour, et tu — as étonnamment soutenu l’épreuve… Ici, à la face du ciel, — je ratifie ce don splendide… Ô Ferdinand, — ne souris pas de moi, si je la vante : — car, tu le verras toi-même, elle dépasse toutes les louanges — et les laisse boiter derrière elle.

FERDINAND.

Je croirais cela — contre un oracle.