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du chapitre cathédral du Puy[1] : c’était encore le temps (XVIe siècle) où, dans notre vieille cité podienne, se distinguait par sa faconde érudite et lettrée, Étienne Mège dit Médicis, le premier auteur de nos chroniques locales ; où le roi François Ier, frère de Marguerite de Valois, visitait notre ville (1533), qui déployait, pour accueillir sa brillante cour, toutes les pompes d’une réception somptueusement artistique[2].

Marguerite de Valois ou d’Angoulême, reine de Navarre, est une des plus intéressantes figures de son temps. Elle naquit en 1492, dans une salle de la tour du vieux château féodal d’Angoulême, édifice du XIIe siècle, aujourd’hui transformé en magnifique hôtel de ville, style roman modifié[3]. Fille de Charles d’Orléans, comte d’Angoulême et de Louise de Savoie, elle n’eût, pour aimer les lettres, qu’à lire les poésies mélancoliques de son grand oncle, Charles d’Orléans, captif au bord de la Tamise, et auteur des strophes charmantes qui commencent ainsi :

Le temps a laissé son manteau
De vent, de froideur, de pluie ;
Il s’est vêtu de broderie,
De soleil riant, clair et beau.

Marguerite à douze ans, parut à la cour de Louis XII,

  1. Voyez ancienne peinture murale représentant les arts libéraux ; — Université de l’église cathédrale du Puy, etc., par M. Aymard, aux Annales de la Société d’agriculture, etc., du Puy, 1850, p. 561 ; — Congrès scientifique de France, 1855, tome I, p. 158, ouvrage qui contient aussi un beau dessin de cette peinture par M. Daniel Vincent. — Annales de 1852, p. 225.
  2. Le roi à son entrée au Puy, était accompagné d’une suite nombreuse de grands seigneurs au nombre desquels se trouvait son jeune frère « Mgr le duc d’Angolesme » Charles de France, alors âgé de douze ans, fils de Charles d’Orléans, comte d’Angoulême. En l’honneur de ce personnage, on avait placé à la porte principale de la ville (porte Pannessac), au-dessous d’un grand écu de France, deux autres écus aux armes d’Orléans et d’Angoulême. Notre chroniqueur Médicis ne signale pas la présence de Marguerite.
  3. Cette princesse vécut cinquante-sept à cinquante-huit ans, étant morte le 21 décembre 1549, comme le mentionne l’inscription gravée à la face principale du piédestal de la statue.