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LE PARFAIT MARESCHAL.

Chap.
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& l’asthme, le vulgaire le croid chaud à cause qu’il brûle facilement ; mais c’est un erreur & mesme il purifie le sang.

Si l’on veut examiner le détail des drogues qui entrent dans la composition de cette poudre, l’on trouvera que tout est amy de l’estomach, de la poitrine & du cœur, & qu’il a dequoy pour attenuer les humeurs crasses, & pour aider la nature à dissiper ce qui luy est nuisible.

Si on veut conserver cette poudre long-temps, on peut la reduire en opiatte, faifant cuire six fois autant de miel qu’il y a pesant de poudre, & le faire cuire en demy syrop, puis méler lesdites poudres avec le miel mediocrement chaud, & les laisser fermenter sans le chauffer.

La dose de cette opiatte sera quatre onces dans une pinte de vin ; on verra la methode de faire l’opiatte dans la description de l’opiatte qui est cy-apres.

Lors que la matiere est visqueuse & tenace, elle adhere par trop : si elle est trop crasse, elle resiste trop long-temps ; & quelque effort que fasse la nature, elle descend toûjours par son propre poids, particulierement si les conduits par où la nature a de coûtume de se décharger sont bouchez ; Ainsi à moins que par un puissant remede comme celuy-cy, on ne tâche de la remettre, en disposant les humeurs à luy obeyr, & par ce moyen de guerir le Cheval ; le mal sera de longue durée, & menera le Cheval dans une difficulté de respirer, qui enfin degenerera en Pousse.


CHAP.
ⅭⅩⅪ.
Opiatte pour la Toux qui est causée de chaleur étrangere.


PRenez policreste, & grains de genévre bien meurs de chacun, une livre, racines d’althea, d’enula campana, suc de reglisse, & gentiane, de chacun demie livre, zedoaire, & sassefras de chacun quatre onces, herbe de veronique séche deux onces, mettez les racines, herbes séches, & suc de reglisse en poudre, & le tout à part : puis mélez le tout avec dix livres de miel qui aura esté cuit en demy syrop, avec quatre pintes de decoction, faite avec les feüilles de pas-d’asne, bouillon blanc, & politric en bonne quantité de chacune, qu’on fera reduire à quatre chopines à force de cuire avec le miel qu’on écumera toûjours en cuisant, puis on mélera les poudres avec le miel, à demy chaud, & on les mélera peu à peu avec un bistortier jusqu’à ce que le tout soit