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LE PARFAIT MARESCHAL.

Chap.
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mange pas, il faudra luy donner un Armand, ou un bon orge mondé, ou le traitter comme il est décrit aux Chapitres Ⅵ. & suivans.

Comme l’huile de rhuë est bonne, & a peu de frais j’ay jugé à propos de vous en donner la description.

Huile de l’herbe nommée Rhuë.

Mettez une livre d’huile d’olive dans un poilon, ajoûtez-y deux poignées de Rhuë coupez menu, faites-les cuire lentement, coulez & exprimez l’huile, jettez le marc, adjoûtez-y encor deux autres poignées de la mesme herbe encor coupée, faites cuire comme dessus, & exprimez, reïterez encor une troisiéme fois, passez, jettez le marc, & conservez cette huile qui a la vertu d’inciser, & digerer les humeurs crasses & visqueuses : Elle est bonne pour la colique, & pour les douleurs des reins, de la vessie, & du ventre, mise dans les lavemens ; appliquée exterieurement elle sert à beaucoup de maladies froides, & est capable de resoudre les grosseurs dures & froides, qui ont peine à ceder aux remedes communs : comme elle est chaude, il n’en faut user qu’avec connoissance de cause, & dans les maladies où il n’y a pas à craindre d’inflammation.


CHAP.
ⅭⅩⅩⅩⅢ.
Du battement de cœur.


LE battement de cœur ou palpitation, est un mouvement violent precipité du cœur oppressé qui se veut délivrer de ce qui luy est nuisible : la cause la plus ordinaire de ce travail est une vapeur ou fumée maligne, qui procede en partie de l’humeur mélancolique, lorsqu’elle croupit dans les veines, & passe dans la grande artere, qui fait le battement de cœur : la mauvaise nourriture, & les fatigues extraordinaires, les eaux corrompuës, & tout ce qui cause chaleur ou obstruction, sont les causes de cette maladie.

Le battement de cœur est aisé à appercevoir, car lors que le cœur palpitte, il semble qu’à l’endroit qui est entre l’épaule & la sangle, il doit rompre les côtes pour sortir. Lors que la palpitation est violente le cœur bat si fort contre les côtes, que l’on voit visiblement mouvoir la peau à chaque battement, & si l’on approche l’oreille des côtes, on entend dans le corps du Cheval un coup comme d’un marteau, & cela de tous les deux côtez à la fois. En