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LETTRE PREMIÈRE



à m. louis de lech**


Vienne, le 5 avril 1808.


Mon ami,


Cet Haydn que vous aimez tant, cet homme rare dont le nom jette un si grand éclat dans le temple de l’harmonie, vit encore, mais l’artiste n’est plus.

À l’extrémité d’un des faubourgs de Vienne, du côté du parc impérial de Schœnbrunn, on trouve, près de la barrière de Waria-Hilff, une petite rue non pavée, et où l’on passe si peu qu’elle est couverte d’herbe. Vers le milieu de cette rue, s’élève une humble petite maison, toujours environnée par le silence : c’est là, et non pas dans le palais Esterhazy, comme vous le croyez, et en effet comme il le pourrait s’il le voulait, qu’habite le père de la musique in-