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THE BOOK OF FRANCE

rendre désormais sceptiques devant l’impossibilité de toute autre chimère.

Il y a encore, et peut-être faut-il en tenir compte — ceux qui voient dans la guerre une beauté, une école, une éducatrice. Ceci n’est pas une tradition militaire et nous vient en droite ligne de la littérature. J’ai connu des héros et plus ils se rapprochaient du chef, plus j’ai rencontré d’autorité dans leur refus d’accepter la doctrine. Ils étaient là pour faire la guerre et non pour la sanctifier. Seulement ils étaient là… et je sais que la seule chose au monde à regretter dans la guerre, à regretter dans la nostalgie de nos plus chères affections, c’est le soldat. Eh bien, nos héros trouveront une autre manière de valoir et de se sacrifier, car il n’y a pas un luxe moral qu’on doive payer d’une guerre telle que nous la faisons aujourd’hui. Nous dirions très bien à nos frères : Résignez-vous à être moins beaux. Et si, vraiment, après la surprise, après l’inévitable, après l’indiscutable de notre guerre actuelle, nous trouvions des hommes voulant en conserver pieusement la graine, nous nous détournerions d’un tel calcul de beauté pour la beauté, d’un tel prix accordé à l’admiration de soi-même et, sans enthousiasme ni foi, nous laisserions périr ces artistes.

Mais les femmes ne sont pas désarmées contre la guerre. On a dit que leur force est qu’elles répètent la même chose pendant vingt ans. Cela prouve surtout la force des mots. Les actes d’aujourd’hui sont les paroles d’hier. Si nous faisons actuellement cette guerre atroce, c’est que, jusqu’ici,