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PRÉFACE


MON PREMIER LIVRE


C’était loin d’être mon premier livre, car je ne suis pas seulement romancier.

Mais je sais à merveille que mon maître-payeur, le grand public, regarde avec indifférence, sinon avec aversion, tout ce que j’ai écrit quand ce n’est pas du roman.

S’il me réclame quelquefois, c’est sous le caractère qui lui est familier et qui m’est indélébile ; et quand on me demande de parler de mon premier livre, il n’est certes question dans le monde que de mon premier roman.

Tôt ou tard, d’une manière ou d’une autre, je devais fatalement écrire un roman.

Il semble inutile de demander pourquoi.

Les hommes sont nés avec des manies diverses.

Dès mon plus jeune âge, ce fut chez moi un goût de faire joujou avec des séries d’événements imaginaires et sitôt que je fus capable d’écrire, je devins l’ami des journalistes.

Dans un engouffrement de rames de papier, je fis imprimer le Rathillet, La Révolte de Pentland, Le Pardon du Roi (ou Park Whitehead), Edward Daven, Une Danse de Village, et Une Vendetta dans l’Ouest, et