Page:Sue - Arthur, T2, 1845.djvu/115

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trainement involontaire que j’ai eu depuis bien longtemps… Si vous saviez !…

— Je sais, — dis-je avec l’expression la plus dure et la plus insultante, tout en m’approchant assez de madame de Pënâfiel pour pouvoir appuyer mon pied sur le médaillon et le briser, — je sais, madame, que si j’étais femme, et que mon amour fût méprisé par un homme, je mourrais plutôt de honte et de désespoir que de venir conter au premier venu, qui ne s’en soucie guère, des aveux aussi humiliants, aussi burlesques, de la part de celle qui les fait, que révoltants à force de ridicule pour celui qui est obligé de les écouter.

— Monsieur… quelle audace… qui peut vous faire croire ?…

— Ceci ! — dis-je en lui montrant d’un regard de mépris le portrait toujours à ses pieds ; puis, appuyant le bout de ma botte sur le médaillon, je le pressai assez pour que le verre éclatât.

— Sacrilège !!! — s’écria madame de Pënâfiel en se baissant avec vivacité pour s’emparer du portrait qu’elle serra dans ses deux mains jointes, en me regardant avec des yeux étincelants de courroux et d’indignation.