Page:Sue - Arthur, T2, 1845.djvu/120

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elles contrastaient trop avec mes antécédents envers madame de Pënâfiel, pour ne lui pas sembler incompréhensibles. Ayant la conscience de ce qu’elle valait, entourée d’égards et de flatteries, elle devait se trouver plus stupéfaite encore que blessée de mes procédés, et chercher, sans y parvenir, le mot de cette énigme.

Aussi, je ne sais si les regrets ou l’espoir me firent penser ainsi ; mais, bien que j’éprouvasse une grande honte de mon impertinence, je finis par me persuader que l’outrageuse dureté de ma conduite, loin de me nuire, pourrait peut-être me servir, et que je l’aurais calculée, qu’elle n’eut pas été plus habilement résolue.

Dans toute affaire de cœur, l’important, je crois, est de frapper vivement et d’occuper l’imagination ; pour arriver à ce but, rien de plus puissant que les contrastes, aussi est-il surtout nécessaire que l’impression que vous causez diffère essentiellement des impressions jusque-là reçues, lors même qu’il vous faudrait plus tard, à force de charme, de dévouement et d’amour, en faire oublier la réaction, si d’abord elle avait été douloureuse.

Une femme est-elle ordinairement peu en-