Page:Sue - Arthur, T2, 1845.djvu/121

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tourée, peu flattée ; les soins les plus extrêmes, les attentions les plus délicates, les plus recherchées, s’emparent généralement de son esprit, et peu à peu de son cœur, sa vanité jouissant avec délices de ces mille prévenances respectueuses et tendres auxquelles jusqu’alors elle avait été si peu habituée. — Ainsi s’expliquent souvent les succès merveilleux de quelques hommes d’un âge plus que mûr, mais d’une grande finesse et d’une rare persistance, qui finissent par dominer absolument quelques jeunes filles ou de très-jeunes femmes.

Une femme est-elle, au contraire, haut placée, continûment et bassement adulée ; des manières dures et dédaigneuses agissent quelquefois sur elle avec une singulière puissance. — Peut-être enfin faut-il un peu traiter de telles femmes, ainsi que les courtisans habiles traitent souvent les princes : avec rudesse et brusquerie. Au moins ce nouveau et hardi langage, s’il ne leur plaît pas d’abord, les frappe, les étonne et quelquefois les domine ; car ce contraste heurté, tranchant avec les fades et banales redites de tous les jours et de tous les hommes, est souvent loin de nuire à celui qui l’a osé.

Afin d’appliquer ces réllexions à ma posi-