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HISTOIRE DES CANADIENS-FRANÇAIS

prendre qu’il pouvait y avoir danger pour la tranquillité du pays s’ils se mettaient en rapport avec les Canadiens… Donnons la liste de ces pauvres exilés :

Le comte Joseph de Puissaye, lieut.-général ; le comte René-Augustin de Chalus, major-général ; le vicomte Jean-Louis de Chalus, colonel, et la vicomtesse de Chalus ; le marquis de Beaupoil, colonel, et la marquise de Beaupoil ; Costu de Saint-Victor, colonel ; M. d’Allègre, colonel ; Laurent Quetton de Saint-George, lieut.-colonel ; Augustin Boiton, lieut.-colonel ; François-René de Marseuil, lieut.-colonel ; Ambroise de Farcy du Roseray, capitaine ; Boiton, capitaine ; De Poret, capitaine ; Quiqueran de Beaupoil, lieutenant ; Lambert de la Richerie, lieutenant ; De Saint-Aulaire, second lieutenant ; Hypolite de Beaupoil, fils du marquis.

Les sous-officiers et soldats étaient Polard, Lange, Bagot, Boyer, Le Bugle, Champagne, René Fouquet, Michel Breguier, François Renoux, Jean Furon, Michel Fauchard, et Michel Segeant. On cite aussi comme simples particuliers, Jacques Marchand, Julien le Bugle, René Letourneaux et Françoise Letourneaux alias l’Angevin.

Ils s’étaient assuré les services d’un certain nombre de Canadiens pour aider dans le défrichement des terres, entre autres Vallière (forgeron) et sa femme ; Gareau (forgeron) ; Mainville et sa femme ; Antoine Laflèche, et un individu appelé le Bonhomme — en tout vingt et une personne.

Très peu satisfaits de leur situation, une partie de ces émigrés repassèrent en Europe, avec le comte de Puissaye, au printemps de 1802. À l’automne de la même année, on n’en comptait plus que douze aux environs de Toronto. Le colonel de Saint-Victor, le marquis de Beaupoil et sa famille, le comte de Chalus et Quetton de Saint-George étaient partis pour le Bas-Canada. La famille de Chalus habite encore Montréal. Quetton de Saint-George s’établit près de Québec, où sa descendance existe encore ; c’était un esprit cultivé ; sous le pseudonyme de Melthènes il a publié des vers fort bien faits.