Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 10.djvu/92

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1692 l’académie pour être les gouverneurs de leurs enfants ; ils le seront aussi du vôtre, quoiqu’il en ait un qui me paroît un fort honnête homme et qui sait vivre : il a été à la guerre et a fait plusieurs bonnes éducations. Vous êtes bien heureuse, ma chère nièce, d’avoir fait une si bonne rencontre : c’ est une marchandise qu’on ne trouve pas bien aisément. J’aurai l’œil sur tout cela et vous en rendrai compte. Mandez-moi si les biens de votre enfant ne sont pas considérables, car il me semble qu’étant seul d’un si grand nom, il doit être grand seigneur, et il faut tâcher de le marier sur ce pied-là. Je reviens à mon pauvre cousin, dont la santé ne lui a pas permis de venir cet hiver à Paris.

Vous avez fort bien fait, Monsieur le Comte, de ne point apporter ici une santé languissante : vous vous remettrez par le repos de votre château, et vous nous retrouverez tous encore ce printemps. Je loue fort ma chère nièce de ne vous point quitter : c’est dans ces occasions qu’on a besoin de la famille, et dans cette famille de ceux qu’on aime le plus. Je vous conjure de me mander l’état d’une santé où je prends tant d’intérêt par toutes sortes de raisons.

Adieu, ma chère nièce ; adieu, mon cher cousin : je vous recommande toujours l’un à l’autre, et à tous deux de m’aimer, comme je le mérite par l’amitié que j’ai pour vous.

Nulle recommandation n’est nécessaire à un nom

    pour loger. Voyez le Malherbe de M. Lalanne, tome IV, p. I49, note 2.