Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 6.djvu/501

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1680 à leurs intérêts. Sa destinée est triste : elle n’étoit pourtant pas sans dégoûts au milieu de la cour, et vous la plaignez trop[1] d’être dans sa famille ; c’est sa pente naturelle, elle y est fort accoutumée ; la solidité de son esprit lui est d’un grand secours présentement : ne vous mande-t-elle point l’usage qu’elle en fait, et comme elle apprend votre philosophie ? Son mari a donc payé le tribut aux yeux de Mme D***. Vous lui apprendrez comme il faut en être jalouse : les dames qui cherchent et qui trouvent à subsister partout ne sont point à plaindre assurément[2]. Guitaut m’écrit de Saint-Ange à trois lieues de Fontainebleau[3], où il est allé morguer la cour, et voir tous les Caumartins et toute la noce dans cette belle maison de la nouvelle mariée[4] : ils y ont été trois jours :

Pour vous voir un moment, j’ai passé par Essonne[5].

Il est heureux notre ami[6], il est dévot ; hélas ! que

  1. 26. On lit simplement dans le texte de 1737 : « Sa destinée est triste, mais vous la plaignez trop, etc. »
  2. 27. « Vous lui donnerez des leçons sur la manière d’en être jalouse : je ne plains point les dames de cette humeur, elles trouvent à subsister partout. » (Édition de 1754.)
  3. 28. « Guitaud m’écrit de trois lieues de Fontainebleau. » (Éditions de 1737 et de 1754.)
  4. 29. « Dans une belle maison de la nouvelle mariée. » (Ibidem.) — Louis-Urbain le Fèvre, appelé alors M. de Boissy (voyez le commencement de la lettre au comte de Guitaut du 17 juillet suivant), fils aîné de Caumartin et de sa première femme, venait d’épouser, le 6 juin précédent, Marie-Jeanne Quantin de Richebourg, fille unique de Charles Quantin, seigneur de Richebourg et de Saint-Ange, maître des requêtes, et de Marie Feydeau. Elle mourut en 1709, à l’âge de cinquante ans, et son mari le 2 décembre 1720.
  5. 30. Vers d’une ancienne chanson sans doute, sur l’air de laquelle Coulanges a fait plusieurs couplets. — Ce vers ne se trouve que dans notre manuscrit.
  6. 31. À côté des mots notre ami, Grouvelle et les éditeurs qui l’ont suivi ont mis entre parenthèses Pompone.