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LE GOUVERNEMENT RÉVOLUTIONNAIRE


« jamais paru dans nos murs. Nous, des royalistes ! mais les cris de Vive la République se font entendre de toutes parts, et, par un mouvement spontané, dans la séance du 2 juillet, nous avons tous prêté le serment de courir sus à quiconque proposerait un roi… Vos représentants vous disent que nous sommes des contre-révolutionnaires, et nous avons accepté la Constitution. Ils vous disent que nous protégeons les émigrés, et nous leur avons offert de leur livrer tous ceux qu’ils pourraient nous indiquer. Ils vous disent que nos rues sont pleines de prêtres réfractaires, et nous n’avons pas même fait sortir de Pierre-Encize trente-deux prêtres qui y avaient été enfermés par l’ancienne municipalité, sans procès-verbal, sans dénonciation quelconque, et uniquement parce qu’ils étaient prêtres. » Ainsi, à Lyon, les prétendus aristocrates étaient alors, non seulement des républicains, mais des démocrates et des radicaux, fidèles au régime établi, soumis aux pires lois révolutionnaires ; et l’attitude était pareille à Bordeaux, à Marseille, à Toulon même[1]. — Bien mieux, on s’y résignait aux attentats

  1. Mortimer-Ternaux, VIII, 222. — L’insurrection de Toulon, girondine au commencement, est du 14 juillet. — Lettre des nouveaux administrateurs de Toulon à la Convention : « Nous voulons la République une et indivisible ; on ne voit chez nous aucun signe de rébellion… Les représentants Barras et Fréron mentent honteusement, en nous peignant comme des contre-révolutionnaires d’intelligence avec les Anglais et les fanatiques de la Vendée. » — Les administrateurs de Toulon continuent à ravitailler l’armée d’Italie. Le 19 juillet, un canot anglais, envoyé en parlementaire, dut amener le drapeau blanc et arborer le drapeau


  la révolution. v.
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