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LE CHEMIN DE FER
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lieux à l’est de la Sonde. La moyenne de l’augmentation sera de près de 1 000 milles pour le Canal Suez et une diminution d’autant pour la ligne Canadienne, la distance entre la Sonde et le Japon étant de plus de 2 500 milles, et l’espace entre le Détroit de Fuca et le Japon n’étant plus que de 5 500 milles au lieu de 7 600 milles, que nous avons adopté comme base de notre premier calcul.

Ce sera donc une moyenne de huit jours ajoutée aux navires venant de Suez et une moyenne égale de huit jours retranchée aux navires allant au Détroit de Fuca.

La proportion serait donc celle-ci :

Par le Canal Suez 
123  jours.
Par le Canada 
89

  
Différence 
34

Voici pour les paquebots les calculs les plus approximativement justes.

Par Suez :

Hong-Kong à la Manche 
43  jours.

Par le Canada :

De la Manche à Montréal 
9  jours.
Montréal à Vancouver 
5
Transbordements 
3
Vancouver à Hong-Kong 
24

41  jours.
De Paris à Yokohama (Japon) par Suez 
44  jours.
De Paris à Yokohama (Japon) par Canada 
36  jours.
 

Si nous nous en rapportons à une étude faite par une commission que le gouvernement hollandais institua au commencement des travaux du Canal Suez, il fut constaté que la route de Suez, quoique plus courte que celle du Cap de Bonne Espérance, exigerait pour un double voyage du même paquebot par les deux lignes, une dépense de 14 571 francs de plus de charbon, grâce à l’action des vents et des courants. L’assurance sur le navire et la cargaison étant évaluée à 1 500 000 $ sera de deux par 100 plus élevée et demandera un surcroît de 30 000 $. Les droits du canal seront pour 3 000 tonneaux de 6 666 $, ce qui donnera un total de 39 581 $ de surplus de dépenses contre le Canal Suez, lequel surplus sera plus que suffisant pour couvrir les frais de transbordement et l’excédent de tarif par mille de chemins de fer, qui ne sera, au plus, que 15 000 $.

Par le Canal Suez, les marchandises voyagent pendant une quinzaine de jours sous l’équateur ou dans les environs. Par la route du Canada, les marchandises voyagent constamment, à part deux ou trois jours, du 35 au 50 de latitude. Ce qui fait une différence énorme pour le commerce. Ainsi les épices, les soieries et le thé souffrent d’un séjour trop prolongé sur la mer, aussi bien qu’une quantité d’autres produits délicats. La route à travers les climats du nord deviendra indispensable.

En sorte que le chemin du Pacifique n’offrira pas seulement la route la plus courte, la plus prompte et la moins dispendieuse ; mais encore la plus favorable aux produits.


Dans leur ouvrage ; The North West passage by land, M. Milton et Cheadle disent que, si un chemin de fer était construit d’Halifax jusqu’à quelque endroit dans la Colombie Britannique, le voyage entier de Southampton à Hong-Kong ne prendrait que 36 jours, c’est-à-dire quinze à vingt journées de moins qu’il n’en faut en passant par Suez.