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Page:Testament de Victor Hugo 1 - Archives Nationales - ET-LXXXIX-1748 (RS-586).jpg

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Dieu.

l’âme.

la responsabilité.

cette triple notion suffit à l’homme. Elle m’a suffi. c’est la religion vraie. j’ai vécu en elle. je meurs en elle.

Vérité, lumière, justice, conscience, c’est Dieu.Deus.Dies.

Je donne quarante mille francs aux pauvres.

Je désire être porté au cimetière dans le corbillard des pauvres.

mes exécuteurs testamentaires sont MM. Jules Givy, Léon Say, Léon Gambetta.

Ils s’adjoindront qui ils voudront.

Je donne tous mes manuscrits, et tous ce qui sera trouvé écrit ou dessiné par moi à la bibliothèque nationale de Paris, qui sera un jours la Bibliothèque des Etats-Unis d’Europe.

Je laisse une fille malade, et deux petits-enfants. que ma bénédiction soit sur tous.

excepté les huit mille francs par an, nécessaires à ma fille, tout ce qui m’appartient appartient à mes deux petits-enfants. je note ici, comme devant être réservés, la rente annuelle et viagère que je donne à leur mère, Alice, et que j’élève à douze mille francs ; et la rente annuelle et viagère que je donne à la courageuse femme qui, lors du coup d’état, a sauvé ma vie au péril de la sienne, et qui ensuite a sauvé la malle contentant mes manuscrits.

je vais fermer l’œil terrestre ; mais l’œil spirituel restera ouvert, plus grand que jamais.

je repousse l’oraison de toutes les églises.

je demande une prière à toutes les âmes.

Victor Hugo

Paris.31 août 1881.


(dans la marge en bas à gauche)

tout ce qui dans mon testament déposé n’est pas contraire au présent codicile est maintenu.

ce testament déposé n’est pas écrit par moi.