elle encore : je ne vous demande que cela ; laissez-le jusqu’à ma délivrance… »
Alexis Alexandrovitch rougit, repoussa le bras qui le retenait et partit sans répondre.
CHAPITRE V
Le salon de réception de l’avocat célèbre chez lequel se rendit Alexis Alexandrovitch était plein de monde lorsqu’il y entra. Trois dames, l’une vieille, l’autre jeune et la troisième appartenant visiblement à la classe des marchands, y attendaient, ainsi qu’un banquier allemand portant au doigt une grosse bague, un marchand à longue barbe, et un tchinovnick revêtu de son uniforme, avec une décoration au cou ; l’attente avait évidemment été longue pour tous.
Deux secrétaires écrivaient en faisant grincer leurs plumes ; l’un d’eux tourna la tête d’un air mécontent vers le nouvel arrivé et, sans se lever, lui demanda en clignant des yeux :
« Que désirez-vous ?
— Je voudrais parler à M. l’avocat.
— Il est occupé, – répondit sévèrement le secrétaire en désignant avec sa plume ceux qui attendaient déjà ; et il se remit à écrire.
— Ne trouvera-t-il un pas moment pour me recevoir ? demanda Alexis Alexandrovitch.
— M. l’avocat n’a pas un instant de liberté ; il est toujours occupé, veuillez attendre.
— Ayez la bonté de lui passer ma carte », dit