Page:Tolstoï - L’Esprit chrétien et le patriotisme.djvu/35

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Sans parler même des millions de journées de travail qui ont été perdues à l’oc-

    de parler au nom de tous les étudiants de Moscou, à propos des fêtes de Toulon.

    « Nous qui représentons « l’Union des compatriotes », nous protestons énergiquement, d’une part, contre le titre que s’est donné le comité dont nous parlons, et, d’autre part, contre les échanges de félicitations qui ont eu lieu entre lui et les étudiants français. Nous aussi nous avons pour la France une vive affection et un profond respect, parce que nous voyons en elle une grande nation qui a toujours été à la tête du progrès, qui a su inspirer et faire vivre dans le monde entier les grandes idées de liberté, d’égalité et de fraternité et parce que c’est elle qui, la première, a fait d’audacieuses tentatives pour réaliser ces grandes idées ; oui, la meilleure part de la jeunesse russe a toujours été prête à féliciter la France, parce qu’elle nous a précédés dans la bataille pour le bien futur de l’humanité. Mais nous ne pensons pas que des fêtes comme celles de Cronstadt et de Toulon puissent servir de prétextes à de pareilles félicitations.

    « Tout au contraire, ces fêtes sont le signe d’un phénomène attristant, mais passager sans nul doute : la trahison de la France vis-à-vis du grand rôle histo-