Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol13.djvu/171

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m’a fait ces objections comme s’il s’agissait d’apaiser un enfant dissipé. On m’a dit : « Sans doute, élever les enfants comme on les élevait dans les couvents du moyen-âge, ce n’est pas bien, mais les lycées, les universités, c’est tout autre chose. » Et d’autres : « Sans doute, c’est ainsi, mais si l’on prend en considération telle et telle circonstance, il faut avouer qu’on ne peut faire autrement. » De telles objections, il me semble, ne montrent pas le sérieux, mais la faiblesse de la pensée. La question est ainsi posée : Un homme a-t-il ou non le droit d’éduquer les autres ? On ne peut pas répondre : Non ; mais, pourtant… il faut dire oui ou non. Si oui, alors la synagogue juive, une école de sacristain ont le même droit d’exister que toutes nos universités. Si non, alors notre Université, comme établissement d’éducation, est aussi illégale si elle n’est pas parfaite, si tous ne la reconnaissent pour telle.

Je ne vois pas de milieu, non seulement en théorie mais même en pratique.

Pour moi les lycées avec leur enseignement classique et un professeur de l’Université avec son radicalisme ou son matérialisme me révoltent également. Ni le lycéen, ni l’étudiant n’ont la liberté du choix. Selon mes observations, les résultats de tous ces genres d’éducation sont également monstrueux. N’est-il pas évident que les cours de nos établissements supérieurs paraîtront au vingt-et-