Page:Tolstoï - Œuvres complètes vol27.djvu/232

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

À son retour, il surprit son fils s’adonnant à la débauche dans sa maison avec quelques amis dissolus. En Cilicie le bruit s’était répandu que Jules était mort, et son fils célébrait sa mort de cette façon joyeuse. Jules, perdant tout sang-froid, frappa son fils, le laissa pour mort, et se retira dans l’appartement de sa femme. Là il trouva l’évangile et lut : « Venez à moi vous qui êtes travaillés et chargés et je vous soulagerai. Prenez mon joug, car mon joug est facile et mon fardeau léger. »

« Oui, se dit Jules, il m’appelle depuis longtemps et je ne l’ai pas écouté. J’ai été désobéissant et méchant. Le fardeau que je porte est lourd, mon joug est difficile. »

Jules resta assis longtemps, l’évangile sur ses genoux, réfléchissant à sa vie passée et se rappelant ce que Pamphile lui avait dit à plusieurs reprises. Ensuite Jules se leva, et se rendit chez son fils. Il le trouva debout et fut transporté de joie en voyant que ses coups ne lui avaient fait aucun mal. Sans rien dire à son fils, Jules sortit de la maison et prit le chemin qui menait au village chrétien. Il marcha toute la journée. Le soir il s’arrêta à la maison d’un paysan, où il comptait passer la nuit. Dans la chambre où il entra, il trouva un homme étendu sur un banc. Au bruit des pas l’homme se leva.

C’était le médecin.

— Non ! s’écria Jules, tu ne me détourneras plus