blique et à défendre M. Thiers contre la majorité monarchique ; aussi M. Saint-Marc Girardin s’empressa-t-il de quitter avec éclat ce journal, laissant entendre, en se retirant, qu’il ne voulait pas continuer de collaborer à une feuille qui allait très-incessamment donner du pétrole en prime à ses abonnés. Le 8 décembre 1872, M. Léon Say accepta le portefeuille des finances et ne le rendit que le 26 mai 1873, lors du renversement de M. Thiers.
Au physique, M. Léon Say est un homme extrêmement pesant. Il a presque autant de peine à monter à la tribune que les galions de Vigo à la Bourse. Son ventre, qui fait remonter ses culottes, est très-gros, son éloquence très-mince, ce qui fait paraître ses pantalons toujours trop courts et ses discours toujours trop longs. En somme, bien élevé, doux, honnête et convaincu ; c’est une des meilleures recrues du parti républicain. Il a quelquefois le mot pour rire. Après l’avènement au pouvoir du cabinet Broglie, quelqu’un lui faisait remarquer que M. Batbie, le nouveau ministre de l’instruction publique, était encore plus lourd que lui. — Cela dépend, répondit-il ; il peut peser trois cent vingt à la fête à Saint-Cloud et ne pas peser deux onces au ministère.
NOTICE COMPLÉMENTAIRE
PAR LES COLLECTIONNEURS DU TROMBINOSCOPE
M. Léon Say reprend ses travaux d’économiste et publie plusieurs ouvrages remarquables sur les finances. Le... 18..., il expose un système qui permettrait de réaliser une économie de 73 000 francs dans chaque ministère en ne payant aux employés que les heures où ils ne se font pas les ongles. — Étudiant les différentes branches du service administratif et financier de la France, il indique aussi plusieurs moyens de faire beaucoup avec peu ; mais il meurt, le... 19..., sans avoir trouvé celui de faire un honnête homme avec cinquante-huit bonapartistes.
