Page:Trevoux - Dictionnaire , 1704, T01, A-Cenobitique.djvu/77

La bibliothèque libre.
Aller à la navigation Aller à la recherche
Cette page n’a pas encore été corrigée

§\£ FOUA G EM E N T. f. m. Eft un &tat oti 'département qui fé fait' dans la Provence , & autres paìs où les Tailles font réelles , pour £aciliter la levée d.s impofitions qu'on fait für la Province , en reglant le nombrc dcs fcux de chaque Parroifle , ou Communauté, Veéti galium defcriptio. Lc dernicr affouagement dc Provence a été enregiftré le zo. May 1 666. ILa Vigueric d'Aix cit comptęc pour 74. fcux dans cet affouagement. Ce mot vicnt de foiea e , qui vient de feu. aíí OUR C H E R. v. a&. Terme de Mariae. C'eft moüller une feconde ancre £loignée de 1'autre, enforte que lcurs cablcs faffent'une ef pccc dc fourche ,'cc qui empêche les vaißeaux de (c tourmenter. Ce mot vient dc furca. A ff o u R c H E R à la voile : c'eft porter 1'ancre d'affourche avec le vaiffeau , lor(qu'il cft cn corc à la voile. A fF O U R R A G E M E N T. f. m. L'aétion d'affourrager. Pabuli prabitio. Paftionis inve &fio. AfF O Ü R R E R , ou A FF O U R R A G E R. v. a&. Donner du fourrage , de la paille aux moutons, ou à d'autres beftiaux , Pour vivre & fourrager. Ce mot vient de foarre , feurre , ou fourrage , & du Latin far. Quelques-uns ont dit auffi affeurer : mais ce mot fignificit .autrefois , Mettre le prix aux dcnrées ; d'où eft venuè la phrafe , Au feur, & à mefure. A f F R A N C H I R. y. a&. Mettre quelqu'un en liberté , hors de fervitude ; le delivrer de quelques devoirs d'engagcmcnt ; l'exempter , lc tirer d une fujettion facheufe , dure , & con traire à la liberte naturelles Mamumittere. Le mariage affranchit de la puiffance paternelle. On ajfranchit un efclave , lorfqu'il a rendu uelqüe fervice fignalé à fon maitre. A §; R À N c H 1 R , fignifie aufti Dciivrer. Lige rare , folvere. St. Paul fouhaittoit de mouifir pour étre affranchi des mifères de ce monde, & être avec J. C H R 1 s T, On ne peut-être affranchi des devoirs, du joug du mariage, quc par la viduité. On affranchut une terre , un ficf, en obtenant des lettres d'amortiffement. II eft d'une ame gran de & genereufè d'affranchir lcs peuples d'une cruelle fervitude. V A u G. On le dit auffi avec le pronom perfonnel. On nc cherche qu'à s'affranchir de la domination des Souverains, AblANc. Les Hollandois fe font affranchis de la domination des Efpagnols. A ff R A N c H 1 R, fe dit auffi au figuré en par lant des diverfes paffions qui nous agitcnt , & qui nous tiennent dans une efpcce d'efclavage. l'Evangile nous a affranchis de la tyrannic du pcche. TLc fidele eft afframchi de toute crain tc. Heureux qui s'jffranchit du pouvoir de l'amour. C o R N. On dit auffi dans le même fens, Etre affranchi du pouvoir, de la fortune. 'Etre affranfhi de foucis, de foins, d'inquié tudes , d'affaires , d'embaras , & generale mcnt de tout ce qui peut caufer de la pcinc à 1'efprit. A f F R A N c H 1 R la pompc , fe dit cn termes de Marine , lors qu'on jette , & qu'on tire plus d'eau par la pompe qu'il n'en entre dans le vaiffeau. Ainfi la pompe eft franche, quand il n'y a plus d'eau dans fé vaiffeau. Af F R AN c H 1 , 1 s. part. & adj. Mamumiffus, Liberatus, On appelloit autréfois Afranchi, un cfclave mis enliberté. Lib. *tus ; ' Liberta. L'affranchi de Ciceron. Les jeunes Romains preferoient les 4ffranchies , qui &;aloierit leurs innocens ap ás fans fard , & fans artifice. Dac. Corneille a dit du Roi Attale, Qui du Peuple Romain fe nommoitl'-!ffranchi. Les affranchis prenoient le nom , & le furnom âe leurs maîtres , & s'unifioicnt par là en quelque forte à lcur famille. Les Affränchis reveroicit cQmmc des Dieux, les pcrfonnes qui les avoient dclivrez de la fer vitude. P A r R. - A £ F R A N C H I S S E M E N T. £m. Manumiß. fion, aétion par laquelle on affranchit un efcla ve. Manumiffo. Il fignifie auffi exemption de quelques charges , oü des irnpofitions. Immu ήtra £. Les affiramcheffemens fe faifoient à Ro me avec certaines formules. Les affranchif femens des charges ou impofitions publiques ont été prefque tous revoquez. Du tems de 1.ouîs IX. Roide France ont fit uri affranchif Jement ca favcur dc ccrtains viiiagcs, qui de pendoient de 1'Abbaye dc S. Germain àes Prez. L E M A I r. . - A fF R A N c H 1 s s E M E N r , fé prend auffi pour toute fortc dc delivrance. Liberatio. Ces pertes, quc la nature prcoccupcc s'imaginc fairc par la mort, ne font à en bicn juger qu'un affram chiffement d'un ctat où le bicn nc balance point le mal, A B A D. - A f F R E S. f. f. plur. Grand effroy caufe par la vifion de quclques objets tcrribles. Pavores. 3Lcs affres de la mort. Pavores mortis. II faiH lit à ctrc pris par les Archcrs, jamais il ne fut cn dc tcllcs affres. Ce mot vient de affari,quam do quis nec loqui , nec affari poteft pr& tumore. D'autres croyent qu'il vient dui fofi & du mou vcmcnt natufcl qui'qn fait dans le fremiffcmcnt & dans le friffoii, quis'explique par fri & fre : car en cffet ce qui donne de Thoireut & de la pcur donne unctfpece de friifon. D'autres lc derivent du mot Grcc vp%* & dc a, priva tif, comme qui diroit , In enfe & privé dc juge ment. Quelques-uns derivent cc mot de Afri cofus » comme qui diroit , Qui victit d'Afrique, qui cft le paìs dcs monftres.TIl cft tout-à-fait hors d'ufage. ' A£F R EUX, s u s s. adj. Quieft horrible , qui fait pcur, qui donne de 1'effroy. Terribilis, hor ribilis, horrendus. Ce mot áffreux veut le da tifquandil eft fuivi d'un nom, & Tinfinitifquand il eft fuivi d'un verbe , en y ajoütant la particu le a. La mort eft quelqüe chofe d'affreux à tout le monde, & plus encore aux méchans qu'à pre dans vötre armée, cellé des Mácedonicns au contraire eft affreufè à voir. V A u g. Ilfe metauffi quelquefóis fàtis regimc.L'Afriquc a des monftres & des deferts affr, ux. Les mouraus 9nt des regards affreux.TIla la mine affreu fe. A R N. TSa fin fut affreufe. B o s s. C'eft ' l'avarice qui a rendu le$ hcmmes afiez hardis, Pour méprifer tout ce que la mort a d'affreux gans un naufrage. B o u H. M. de Cafeneuve fait venir ce möt d'.4fer, Africain; a caufe de la noirceur des Africains, qui les rend affreux. ' A f F R E U S E M E N T. adv. D'une mianiere affreufe. Terribilem im modum. Quand on eft en colcre, on regarde affreufementTfon enne mi Torte intueri. L'ufâge de ce mot eft affez borné, & bien des gens voudroient qu'en fa pla cc on dit d'une mïmère affreuf ; öu qu'on fe fervit dc quelque autre adverbc , cofnme de £{j; d'extremement,d'borriblement &c. l eft extremement gros , il eft horriblem.nt laid, plütöt que, il eft affrcufement gros , il cft affreuf mimt laid. Ce feroit le plus fcur. A f F R E T E M E N T. £ m. Terme de Marine, C'eft la convention pour le loiiage d'un vai[- feau. Navis conductio. Ce mot fédit fur 1'Ocean. Sur la Mediterranée on dit Nolff ment. A f F R E T E R. v. a&. Prendre un váifleau à loiiagc. Navim condacere. Le proprietaire du naviic frcte, ou donne à loiiage ; & lè marchand chargeur affrete, prendà loiiage. A f F R E T E U R. f. m. Celui qui prend le vaifleau à loyer. Navis comduëtor. Cc mot vient de fretum. - A fF R I A N D E R. v. a&t. Accoutumner à la friandife. Allectare, prole£tare. Ilnc faut pas donncr aux cnfans trop de douceurs, celales áf friande. Vous m'affriamdex à vötrc bonne che re. V A u G. On dit en Fauconnerie, Affriander 1'oifeau , lors qu'avec de bon pát, foit de pigeonneaux, ou de poulets, oh le fait revenir fur le leurre. Oh le dit auffi au figuré des choßes agréables à 1'efprit. Allicere, illicere. Il s'eft affriande à la le&ture des Romans, des Relations étrangeres , de la Poëfie. On dit aufli , il eft effrianae au jeu, il eft affriandé au gain. Mais tout cela n'cft bon que dafis le ftilc fimple & familier. A £ F R I O L E R. v. a&. Termc populaire. Af. friander, attirer par quelque amorce dc plaifir. Les femmes fontaifcment affriolées par la Co medie & les cadeaux. On affriole les fouris avec du lard, ou des noix, pour les prendre. Af F R O D I L L E. ÉÉ ou A S F O D E L E. Plante. A/phodelius, harta regia. A £ F R o N T. f. m, Honte qü'on fait à quel qu'un, foit par des paroles outrageantes , foit par quelques coups , ou mauvais traittemens. Injuria , contumelia. Les affrons à l'honneur ne fe reparent point. CoRN. Il regüt un grand affront à l'audiencc , quand 9n lui fit voir tous les autres, Tout n'cft qu'or & que pour- ' fon impofture. Il n'y a que le Chriftianifme qui nous puifle fairc fouffiir paticmment um affront. Un dcmcnti cft un [anglant. affront. On dit figurément, Boirc un affront, avalcr un af front, effuyer un aff ont ; Pour dire, lc 1cccvoir. le fouffiir. sorbere contumeliam , ac concoquere. On dit aufline pouvoir digcrer un affront; pour dirc , qu'on l'a toujours fur le calur, qu'on nc le pcut oublicr. Commcnt pourlicz vous di gerer un fi cruclaffront. Mom homneur eft le fien, &• le mortel affront §}ui tombe fur mon chef, rejaillitfurfon front. C o R N. Il pourroit biem mettant affiont deffus af front. Charger de bois mon dos, comme il a fait mom front. M o l. Seneque dit que la douleur qu'on reffent d'un affront , cft la marque d'un coëur foible, & bas. S. Ev R. Cc mot vient de l'Italicn affronto. M E N A G. Pafquier a obferve que ce mot n'&- toit pas ancien de fon temps. A ff R o N r , fe dit auffi de la honte que nous recevons nous-mêmes par nôtre faute , ou par celle de ceux qui nous touchent. Un Genérat d'armée regoit ün affront , quand il leve le fie ge de devant une place. Un criminel qu'on executcfait un affront à toutc fà famille. Qiiand un Predicatcur demeure court en chaife, ÖTdit que c'cft un affront que lui fait fa memoire. a f F R O N T À I L L E S. f. £. Plu. les confins de Pluficurs foiids aboutiflans aùx cótez d'une autre fond. Af F R O N T E R. v. a&. Tromper quelqu'un malicicufemcnt, finement, d'une mîanierebäffe , £ufec, malignc , & fous pretexte de bonne foi? foit cn lui faifant quelqües cmpruns qu'on n'a pas defleins d'aquittér , foit en fui Ê unc marchandife. Fraudare, Defraudare. Ce ban querouticra, affronté cent perfonnes fous 1'ap Parcnce qu'il ayoit d'être iiche. Ce Changeur m'a ff onté', il. m'a donné de la moniioye quicf faufte. 11 m'a effromté de dix piftolés: A B L a N c. Af * * o N £ • r , fe dit quelquefois en bonne Part, des braves qui ne cräignént point de s'ex Pofer dans les occafions honoräbles. H ftema 4doriri fortitcr, adire pericula. En ce fens il fe dit des chofes auffi bien que des perfonnes , & fignifie, Faire front cn attajuant härdiment, en S exP9lant avec courage & avec intrepidicé. Lcs dcux armées s'aff omterent tcrriblément. A P t. a N c. Alexandre aloit affr mter fes en rcmis en plcin jour & à decouvert. Vous allez de la mor£ affonter la Prefence. R A c 1 N. coù sft lc [oidat quin' ffofite pasle danger en pre fence de fon princé7 A n l'AN c. '°T T Af f R o N r = R, en termes de Blafon, fe dit des animaux qui font pofez vis-à-vis l'un de 1'au tre, dont les tétes fe regardent dans un Ecu. Deux lyons ffrontex, font ceux qui font front contre front. Gemini leones adverfis frontibus ptct.Qnle dit auffi,quandil n'y a que leurs tétes ainfi difpofees. Qnlè dit même, quând ils fonten des quaitiers differens, encore qu'il y, it d'autres Picccs entre deux. Il portoit d'or à deux lyons. affrontez de gueules. A fí R O N T E R I E. f. £. Tromperie. Fraus, fraudatio. Il ya un très-grand noimbre de gens qui ne vivent que dajronterie. Servez-vous rarement de ce mot. A fF R O N T EUR , 1 us s. adj. & f. Qui trompe , qui affronte. Fraudator , fycophanta Pariseft eít plein de devins, de dorineuirs d'avis, de faux Chymiftes, qui font tous dcs gucux» des filous & des affrontêurs. A f F U BL E M E N T. f. m. Voile, vécement , habillement ; tout ce qui couvre, cache , cn velope la téte, & le corps. Velamemtum , amiç tus. Cc mot nc pcut avoir d'ufage que dans le comique. A fFU BL E R. v. a&. Cacher fà r&te & fon corPs par quelques habillemens qui couvrcnt J9£T çju'au vifäge. Amicire, obtegêre, involvere; 1** Moines &`ies Hermites s'jfuíient d'un froc Dans les cerémonies des obfeques dcs Princej> les parens font affublez de graiids chaperons de deiiil. Cette femime étôt affùble, dans fa ca??° pour n'étre pas connuę. Ily a de bons Agis; qui pretendent que le mot d'ajubler n eft plus en ufüge que pour fignificr fe couvrir » feyetir. £ans ayoif egard à là t€tc. Au moins cft- í