Page:Trevoux - Dictionnaire , 1704, T01, A-Cenobitique.djvu/78

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tain qu'être affublé fé trouve pour &re cou vert , être vêtu. Le moindre de leurs valets Eft affublé d'écarlate. M A 1 N. O qu'il eft indignement Affublé d'une foutane ! I ». Nicod derive ce mot de infula , qui fignifie uncancicnnc coeffure. Ondit cncore en Picar , dic defuler ; pour dire, Sc dccoëffer , öter fon chapeau. DuCangelc dérive de affibulare, mot delabafle Latinite qui vient de jibula : c'etoit unc bouclc ou agraffè fervant à attacher les habits longs qui couvroicnt & envcloppoient tout le coips ; commc on a dit clavi , & lati clavi , des vetcmcns honorables ainfi atta chez. Ondit au figuré avec le pronom perfonnel, s'af fubler de quelqu'un ; pour dire en étre coëffe &entété , ne voir quc par fes yeux , n'entendre que par fes orcilles. Efferri ftudio alicujus aut alicüjus rei. Les difciples de Platon' étoient £? des opinions de leur maitre. Lesgens foibles fé laiffefit aif&ment affubler par des di reéteurs & par des fiatteurs. Ce mot, en quek , quc fens qu'on le prenne , ne fe pcut dire qu'en raillant. Les Normans prononcent affluber. Affu B l £ . E E. part. Qui eft couvert, qui eft cnveloppé de quelquc voilc , de quelque ha bilemcnt. Opertus , aemiátus , imvolutus, AfFU S T. 1. m. Ce qui fert à pointer le canon quand on le tire, ou à le tranfporter ailleurs. Tormenti belluci lignea compages. L'affùt d'un canon de navire, ou de cafemate , cónfifte en deux rouës fans rais , d'une fcule piece de bois. L'affùt dun canon qui va en campagne confifte en deux fortes rouës, qui portent deux longues & fortes picces de charpente , qu'on noiîime ftafques , dans lefquelles eft comme enchaffé le canon, qui fe meut für fes torillons comme fur un centre en équilibre. On y ajoüte un avant train compofè de deux moindres rouës, quand on le fait marcher. Les mortiers ont auffíleurs affùts, dont les rouës font comme celles des ca nons des vajffeaux ou des cafemates. Aff u s T D E B o R D , cft le nom qu'on donne aux affüts dcs canons qui fervent für les vaif feaux. A fF u s r , en terme de chaffe , eft un lieu ca ché où on fe met avec un fufiltout prétà tirer , & onattend legibier au paflagc. Locus frondi bus ac virgultis tectus. On dit figurement, qu'un homme eft à l'affüt , quand il s'cft arrêté quelque part pour épier le paffage de quelqu'un à qui if veut parler, ou une occafioni favorablc de faire quelque affaire. Effe in fpeculis. AfFUfT AGE. f. m. Soiaqu'gn prend du ca non pour lc braquer, le difpofer à tirer. Tor memti bellici ad emiffiomem comparatio. ' A ff u fr a G E , fe dit auffi chêz les ouvriers , d'une garniture & provifion de tous outils dont ils ont befoin. Omnia artis alicujus inffru menta. On le dit encore despicces qu'on appli §j aux fontaines jailliffantes pour en diverfi er le jet. A f FU fT E R. v. a&. Difpofer le canon à tirer, le mettre en mire. Tormentum ad emiffionem difponere, inßruere. Af* u fr E R , fignifie auffi chez les ouvriers, Aiguifer fes outils. Acuere , Exacuere. AfFü fr E , £ s. adj. On dit qu'un artifàn eft affuté de tous fes outils, quandila près de lui tous ceux dont il a befóin pour travailler. Comparatus ab ommibus inftrumentis. A f* ufr E', fe dit auffi figurément d'une É fonne qui eft venuê prepar&e & difpofée à dire ou faire quelque chofe. Meditatus. Ils &toient trois ou juatfes Juges affùtex pout faire gagner le procés à cet homime-là. Nicod derive tous ces mots du Latin fuffis , batom. A F I. A FILI A T I o N. f. £. Terme Gaulois , qui fignifie adoption. Cette efpcce d'adoption fe Pratiqucit cntre les Rois , & les grands Sei $i; Elle fe faifoit avec des cerémonies mi itaires. Le pere prefèntoit une hache à celui qu'il adoptoit poür fon fils ; & cela fignifioit , qu'il vouloit qü'en fucccdant à fes bicns, illcs conférvát par lc glaiyc. Tome I. – A * 1 L 1 A r 1 o N , eft auff un termc dc Rcli gieux , qui fignifie la communication qu'un Ordre Religieux fait à quelque maifon parti culiere , de tout ce que l'Ordre a dc Plus {aint & de plus précicux. Communicatuo, - A F I L I E R. v. a&. Terme de Religieux. C'eft faire quclqu'un participant de toutce qu'il y a de faint dans un Ordre. Communicare. ' ' A F I N. Conjonétion qui dénote 1'intention , & fignifie , Pour , à deffein. vt, Elle eft toujours fuivic d'un de ou d'un que, Quand ellc eft fui vie d'un de , elle rcgit I'infinitif : Cet abbé pré che, afin d'o$tenif un Evéché, .afim de par venir à l'Epifcopat. Je fuis venuiciafim de vui der d'affaire. Faites Seigneur que nous con noiffions la brieveté de hos jotirs, afin a'ac querir la fageffedu cocur. P o R r-R. EtĘ cette conjofi&tion cft fuivie d'un que, clle rc É lc fubjon&if : Afim que vous y mettiez or re. Afim que jc voye la fin de mon procés. Afim que nous puiffions f;avoir ce que vous faites. Afin qu'on ne fùt informé de rién , il ordonna &c. A b l A N c. Elle regit méme bien fouvent. deux conftru&ions différentes dans une même periode. J'ai tenu cette conduite afim de faire voir mon innocence à mes Juges, & que l'im pofture ne triomphe pas de la verité. VA u g. Il eft vrai quc, M. Corneille dans fes notes, n'approuve pas tout-à fait cette derniere fagon de parlcr ; mais elle eft trop ufitée pour la íc jctter. Je veux vous le donner chez vous afin 4e le guerir avec plus de commodité , & qu'il foit vüde moins dé monde. M o l. Au refte pour avcc l'infinitif, eft bien plus en ufage qu'afim de & qu'afin que. Quand ön eft obligé de fé fervir d'afim que , & qu'on veut le repeter dans unc même periode, ón n'en repete que la feconde partie , la premiere étant fous-entenduë : Ils livreront le Fils de 1'homme aux Gcntils , afim u'ils le traitent avec outrage , & qu'ils le 9üettent & le crucifient. P 6 R r-R. Menage derive ce mot de ad finem. A'F TO MATES. Voyez AU T oM AT E S. A G A. A G A. Interje&ion admirative. Vieux mot & populaire , qui vfent d'un autre vieux mot , -4gardeX , pour dire, RegardeX. , voyez um peu. A G A ; Terme d'Hiftoire & de Relations. Ce mot fignifie dans la langue des Mogols, & dans çëïíéês khôáíôïí , un homme puiffant, un Seigncur , & un Commandant. Lcs Turcs fe fervent de ce mot pour fignifier abfolument un Commandant. Ainfil'laga des Janiffaires eft leur Colonel, & le Capi Aga eft le Capitaine de I a porte du Scrrail. On donne par civilité à quelques perfonnes le titre d'Aga, quoy qu'ils n'ont aucune charge.

  • AG A C E. f. f. Efpcce de pie qui a les plumas

plus noires que les autres. Pica glandularia. Öe mot vient dc 1'Italien ragaXXa , qui fignific garrula. A G A C E M E N T. f. m. Incommodité , ou douleur qui vient aux dents par le moyen de quelques acides. Dentium hebetatio. Ę έement fe fait plutôt dans les gencives que dans lesdents mêmês. Car fi on frotte les gencives avec du vitriol, ou d'autres acides, ilen vient le même effet. Dans un combat que fit faire le Duc de Savoye en 1421. d'un ours contre des dogues, le góuverneur luifrotta les dents avec duvitriol , ce qui lui caufà un tel agacement, qu'il ne püt mordre les chiens. A G A C E R. v. a&t. Attaquer, irriter, ÉÉ provoquer quelqu'un doucement à quelque dif pute, óti querelle. Laceffere , provocare. Il l'a fi íouvent agacé , qu'il a été cóntraint de répon dre. C'eft une ά bien agreable de fe voir agacer par le merite d'une jolie femme , quand eile n'a'd'enjouëment qu'autant qu'il en faut pour plaire. C o R N. Ils s'agacemt I'un l'autre. B o 1 L. cher Tirffs je me fens piquer De vingt Sonnets domt tu m'agaces. Tout cela n'a d'u(àge que dans le ftile fatyrique, oubadin. Menage dérive ce mot du Latiô acax, du verbe aceo, & de acaciare , qui font faéti ces , d'où il pretend que font venus agace , & agacer : d'autres du mot laceffere , qui preten dcnt qu'on a dit en quclqucs licux a*effer, Pour 1 dire agacer. II y a plus d'apparence qu'il vica: de heg. ce , vicux mot Ccltique & Bas- Breton , qui fignifie aga cer , où hegafus fignific aufli conte?, t 1 eaaar. - A g A c s * , fignifie auffi , Endormir , affoupir la faculté de quelque chofe , empêcber fon action. Hebetare. Les fruits verds & acres aga cent les dents , c'efl-à- diie , qu'ils les rendcnt molles , & en état de ne mácher qu'avec peiue &c degoüt. On le dit auffi des îîî. des ferre mens. Un couteau eft agacé, quard on a cou pé du fruit. A G A c £, £ E. part. paff. & adj. Laceffîtas, provc catus , ou Hebrtatus. A G A C I N. f. m. Corsau pied , Clavus. Voyez C o R s. A G A L L O C U M. Voyez A L o E s. A G A N T E. Terme de mer, c'eft-à-dire prens. Ce mot n'eft ufité que parmiles matelots. A G A P E S. Terme de I'Hiftoire Ecclefiaftiquc , qui fignifioit dans la primitive Eglife Grecque les feftins que faifoiéht enfembleTles premiers Chréticns dans les Eglifes, pour entrefenir 1'union , & la concorde entr'eux. Voici ce qu'en dit Tertullien dans fon Apologetique poür en expliquer l'Origine : Le iiomTde iios foupcrs apprend la raifon de leur établiflement. On leux donne un nom qui fignifie en Grcc charité. ' Quelquc dépenfe que j'ón y faffe , on regarde c9mmc un gain, unc degcnfe que 1'or fait par Pictë. C'eft un rafraichiffement par lequel on foulage les pauvres. Chacun y maigeoit mo deftcmcnt , & lc repas finiffoit par lãpriere. Saint Paul dans fon Epift. r. aux Corinth. ch. ir. parle de ces Agape; ou feftins que ceux de Co rinthefaifoient dans 1'Eglife en 1'honneur de ce lui de J £ s u s-C H R i s r , lorfqu'il inftitua l'Euchariftie. Mais au lieu dc lc faire tous en commun, les riches faifoient leur fouper à part, $c'cft cc que Saint Paul reprend lorfqu'il leur dit : Pe la maniere donc que vous fìites ces affemblées , ce m'eft point manger là Cene dus Seigneur. . Car chacum prendº &• mange par avance le fouper qu'il apporte , en forte què les uns m'ont riem à mamger pendant que les an tres font grande chere. La Cene du Seigneur ne fe prend pas en ce licu-là pour 1'Euchariftic mais pour le feftin ou fouper qui 1'accom pagnoit, & que les premiers Chrétiens faifoient en memoire. du fouper que J E s u s-C H R 1 s r fit avec fes Apótres, loifqu'ilinftitua 1'Eucha riftie. Les Juifs nouvellement convertis fai foient ce feftin avec beaucoup d'apparat pour mieux reprcfenter le feflin dela Páque legale. Lcs paroles de 1'Apötre femblent infinuefque cefeftin fe faifoit ävant la Communion ; miais il y eut dans la fuice des Ordonnances de l'Eglife qui obligeoicnt les fideles de recevoir 1'Eu chariftie à jeun ; &ainfi les-Agapes nc fe firent plus qu'après la Communion. Quelques Auteurs ont crü que cette ceremonic ou coutume étoit empruntée des Payens : mos verò ille , ut referunt , dit Sedulius fur le Chapitrc 11. de la 1. Epitre aux Corinth. De gemtuli adhuc fuperftitione veniebat. Ceft même un reproche que Faufte Manichéen fait aux Chrétiens dans ISaint Auguftin , d'avoir changé les facrifices dcs Payens cn 4gapes. chriftianos facrificia Paganorum vertiffe im 4gapas. Mais, fi les-Agapes tiroient lcur ori Édes facrifices, il feroit bien plus vrai fem lable , que les premiers Chrétiens auroient fuivi en cela cc qui fe pratiquoit dans les facri fices des Juifs. Ces féftins qui fe faifoient dans les facrifices font fort anciens. On lit au Chap. 18. de l'Exode. v. 11. 7ethro beaupere de Moufe offrit des holocauftes &• des facrifices à Dieu , &• Aaron accompagné des Anciens des Ifraë lites vint pour mamger avec lui em la prefemce de Dieu. Ileft parlé des Lagapes ou feftins de charité dans 1'Epitrc 1. de Saint Pierrc chap. z. v. 13. où cc Saint Apötre faifant le portrait de quelqucs faux Do&teurs, dit qu'ils m'aimemt qme leurs plaifirs , &• que les feftins qu'ils font font de pures Å. On lit daris les plus anciens manufcrits Grecs le mot d'£ydrau, & dans nò tre vulgate In conviviis fuis luxariantes. Se lon cette ancienne legofi ces impies faifoient leurs delices de ces feftins qui n'avoient été éta blis par les premiers Chrétiens , que pour exer cer feur chârité enwers leurs freres. Il eft enco rc fait mcation de ces Agapes au verfer 11. dc F ij 1'Epitra