Page:Trevoux - Dictionnaire , 1704, T01, A-Cenobitique.djvu/189

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AU G. ·AVI. AU G. confiderer , & fansen examiner !es conféquen ccs. Ccla cft du langage populairc. AUG. AU G E .f. f. Lieu propre à donner à manger ou à boire aux chevaux , & autres animaux. Ca malis, Alveus. L’auge d’une écurie , ou la man gcoire. L’auge de pierre qui eft auprès du puits* -4uge de bois , qui fe fáit d’une longue piccc de bois creufée. On dit proverbia’ement des gens mal propres • qu’ils font comme les cochons quandils font faoul s’ils rcnverfènt leur auge. Ondit auffi,quc lcs gouius font des pourceaux à l’auge. A u GE , fe dit auff d’un vaifleau à gacher du plá tre, qui fert aux Magons, Couvreurs , Pa veurs, &c. On appelle les Magons qui ne font point dans les atteliers , & qui cherchcnt de l’emploi pour dcs mcnuës reparations, des Por te-auge. L’ A u g E d’un moulin , eft un vaiffeau êtroit par où s’écoulefur larouél’eau d’une fource qu’on a ramaflee pour le faire moudre. AugE,fé ditencored’unTripot ;&c’eftune cfpece de faillie , qui eft auprès des filets, & quieft deftinée pour recevoir les balles. A uG E , eft auffi un terme de Cartonnier. C’eft une cfpece de grandc huche où I’on jette les ro gnures de papier, lorsqu’elles font broyées. AUGEE.f.f. Plein uiieaugedeplätre,deci ment , de morticr. Plemiis gypfo , camento -4lveus. AU G E T. f. m. Terme d’Oifelief. Petit vai[feau qu’on attache à la cage des petits oifeaux qu’on nourrit, où on metleur mangeaille. Al veolus. A u G E r. Terme de Meunier. C’eft l’extremité de la tremie d’un moulin par oùlegrain coule &fe diftribuë fur les meules. «• AUGIVE. Voyez OG1ve. AUGMENT. f.m. TermedeDroit, qui ne fe dit qu’cn cette phrafe. L’augment de dot : c’eft cc que lc mari donne à fa femme par fon contra ; de mariage en pais de Droit écrit , & qui Juítient licu de ce qu’on appelle doüaire cn paìs Coutumier. Auätus , incrememtum , ac c* etto, acceffîo. AuGMENr ;entermesdeGrammaireGreque, c’cft 1’augmentation de quantité par le change ment d’uiie fyllabe breve en longue, ou de lettre au commencement du verbe cn certains tems. -Augmentum. Augmemt temporel , aagment fyllabique. AUGMENTATIF,1vE.adj.Quiaug mente. Quod augendi vim habet. La particule tres qu’on ajoute aux noms a une vertu aug mentative. Les poulies font augmentatives de la force dans le* machines. AUGMENTATION.f.f.Cequiaugmen tc ; ce qu’on joint à la chofe augmentée Ac cretio , j}, , amplificatio , incrementum. Le Roi donnc des augmentatioms de gages, quand il fait quelques taxes fur des Offices. On doit rembourfer les augmentatioms d’une mai fon, quand le poffeffèur en eft évincé. Les fe coi ;des éditions des livres contienncnt fouvent des augmentatioms. ’AuGMENTATIoNsfont,dans1’art debâtir, des ouvrages faits au delà du prix dont on eft convenu. On les paye d’ordinaire par eftima tion de gens experts. AUGMENTER.v.a&.Joindrequelquecho fè à une autre pour la readre plus grände ou plus confiderable. Augere , adaugere , Am plificare. Ila augmente fon parc dctant d’ar pens. Il a atgmenté fon train , fà dépenfe. L’amplification cft un difcours qui augmente , & qui aggrandit les chofes. B o 1 L. On dit auffi , qu’il faudra augmenter la dofe , l’or dinaire , quandil furvicnt plufieurs gens pour dincr. Plusi l eft attaqué, moins il eft abbatu : La peime augmcnte fa conftance , Et loim de l’ebranler , affermit fa vertu. LAE.Teru.. Mon efperance diminue. $J amd vous augmcntez en appas. MAIN. I ! c ftncutre auffi : II augmente tcus les jours en bien, en credit, en force. Nos dcfirs a ;ugmen tent toüjours , tandis quc nos forces diminuent. Sa ficvrc augmente , au licu dc diminucr. Sa folie , f àfureur augmente. La riviere croit augmente à veüé d’oeil. Lc chaud a :gmente, Lc pris du bled ya toùjours en augmentant. Lcs défauts dc 1’efpritaugmententen vicilliftant. commeceuxdu vifage. RocHEf. Menage derive ce mot de augmentare , qui fe trouve dans Ciceron , & dans quclqucs Au teurs du bas fiecle. AuGMENrER,feditauffifortfouventavecle pronom perfonnel , & fignifie, Croitrc 5 aque rir de nouvellcs forccs. Crefcere , invalefcere, increfcere. La contagion s’augmente tous les jours. La maladie s’étoit augmentée. Le vcnt s’augmente beaucoup.Le combat s’augmentant. AuGMENT’s, ’EE. part..Auäus, adauétus, amplificatus. AUGURAL , Ale. adj. Auguralis. La fcicncc Augurale eft 1’art des Augures. Le bá ton Augural , étoit un bâton de ceremonieque lcs Augures portoicnt pour marque de leur qualité. A UGU RE. f. m. Dévination qu’onfait par 1’ob fervation du vol, du chant , & del’appetitdes oyfeaux avcc certaines ceremonics. Augurium , aufpicium. L’obfervation des augures cft fort ancienne La coupe qui fut mife dans le fac de Benjamin en Egyptè étoit celle dont Jofeph £feryoit pour íé§`augures. Voyez Aldiovah dus de Bólogne, qui’a expliqué affez am, le ment la mafiicre dont fe prenoient les augures, dans lcs Prolegomcnes defon Ornithologte. Rien nc paroit plus indigne de la gravité des Ro mains que leurs augures. Lcs deliberations du Scnat, ou des Generaux , étoient dependantes de 1’appetit , ou du degoùt d’un poulet. S r. E v R. On a depuis étendu cettc fignification non feule ment à tous lespréfàges ; mais à tous les juge mens qu’on fait de l’avenir. C’eft unc folie de tirer un bon ou mauvais augure des chofes qu’on rencontre en fortant de fa maifon. Vous me donnez dc bons augures dc ma fortune. VoITr. Onappcllc un oifeau dc mauvais augure,un hibou, unc orfraye , &c. Là , f urde vieux cyprés depoüillez de verdure , Nichent tous les oifeaux de malheureux augure. CER. Ilfe d itauffi figurément, d’un homme odieux,ou qui apporte unc mauvaife nouvellc , ou dont 1’arrivée n’annonce ricn que de funefte. Au Gu R E, chez les Romains, étoit un Officier employé à l’obfervation du vol , du chant & du manger des oifeaux. Augur. Ciceron étoit du College des Augures, quifut d’abord com pofè de 3. puis dc 4. & crifin dc 9. Augures ; quatre Patriciens, & cinq Plebeïens. Il s’éton noit comment dcux Augures fe pouvoient rcn contrer fans rire, & {e moquefl’un de 1’autre : par là ilfaifoit comprendre la vanité de cet art. Le mot d’augure en ce fens s’étend & s’appli queà tous ceux qui conje&urent bicn fur qùel j§ chofe que ce foit , & qui pr&voyent ce qui oit arriver. Celui qui conje&iure bien, eft un bonAugure. AB L. L’Empercur Conftance dc fcndit de confulter lcs Augures , comme des impofteurs. S. E v R. Ce mot d’aeugure eft compofé du motavis , & de garritur. Les aeugures prenoicnt garde au gazoüillement des oifeaux. A U G U RER. v.a&. Conje&urer,pr&dire que]gue chofe. Augurari. Quand I’education d’un Princc cft mauvaife , on n’en doit augurer ricn ge bon. II augura lcur futurc graiidcur par lcurmodeftie.ABLANc. AUGUSTE. adj.m. &f.Majeftueux,v&né rable , facré, Augußus. Ccfar Auguße fut le fecond des Empercurs Romains. Cétiíre d’hon neur lui fut déferé après qu’il eut été confirmé par le Senat dans la puiffaiice abfoluê. Ce ter me emportoit quelque chofe de facré& de di vin qui l’élevoit aü deffus du refte des hom mes. Ses fucccfleurs prirent la qualité d’Au gufte , cn forte qu’Empereur & Augufte c’étoit la même ää : ces deux mots étoient fynonimes. Celui qui étoit deftiné à fuc ceder , & Théritier préfomptif de 1’Empire. &toit créé Cefar : c’étoit un degré pour par vcnir à être Augufte , ou Emperetir. Le P. Pagi foutient lc contraire, & qu’il falloit être -4ugufte avant que d’être declaré Cefar. Mr. Flcchicr a raPportc quc l’Empcrcur Valentinicn I. f itproclamer valens fonfrere Augufte , fams l’avoir auparavant declaré Cefar : cc qui ne s’étoit pas encore pratiqué. Marc Aurcle ayant fucccde à Antonin , créa auffi-töt L. Verus Cefar , & Augufte. On vit alors pour la pr*miere fois dcux Auguftes en même temps : c’eft pourquoy on marqua cettcann&c-là (161.) dans les fâftes par lc Confulat des deux Au guftes. C’étoit un fpeétacle bien furprenant pour la ville de Rome , de fe voir rcgie par deux Souverains, après avoir vü verfer tant de fangpour le choix d’un feul maitre. Les Prin cefles, regurent la qualité d’Augufte , dès le haut Empirc ; & même celles qui ne furent ja mais femmcs d’Empercurs. On appelle 1’Hiif toire Augufte , cellc de fix Auteurs Latins qui ont écritles vi s dcs Empereurs Romains depüis Adrian jufqu’à Carin. On appelle par honiicur Philippe II. Roi de France , Philippe Auguffe. On appcllc lc Parlement, un Senat Augufte , une augufte Compagnic. On lc dit plus pro prement cn matierc dc Rcligion. Il faut feptof terner devant 1’ Augufte Majefté de Dieu, de vant fon Tröne Augufte , devant 1’laugufte Saint Sacrement de l’Autel. La m ortde fes rigueurs me difpenfe per fonne ; L’Auguftc éclat d’une couronme Ne peut em exempter mos Rois. MAucR. Ce m otvient du verbe augeo : auguftus , tamquam fupra fortem humanam auäus , c’cft-à-dire, proveétus , fublatus. AuGus rE. Ce nomfe donne àtout Empercur, 9u Roi qui eft magnifiquc, & quiaime les bcl les Lettres. Un Auguße aifêmênt pcut fairedcs Virgiles. Bo 1 l. - AUGUSTEMENT.adv. D’une maniereauguftc, Jjagnifiquc & digne de veneration. AUGUSTIN.f.m. RcligieuxquifuitlaRe glc dc St. Auguftin. Augüftinianus. Il y en a de dcux fortes. Les Auguftiiis font vêtus dë noir, & fontun des quatrcOrdres des Mandians. Lcut Reformc eft celle des Auguftins déchaufiez, autremcnt ditsles ?etits Peres.Ilya auftidesCha noines Regulicrsde St. Auguftin, qui fontvé tus dc blåhc avec des rochèts de tóile, & qui n’ont jj la chappc noirc. Ils font connus’ à Paris fous lc nom dc Religieux de ste. Gene viefve , à caufeque cettc Abbaye eft le chef de leur Reforme. En I mprimcric, on appelle St. Auguftin, le ca raótere qui eft entre lc gros Romain ? & le Ci CCIO. AUGU STINES.f.f.Religieufesquifuivent la Regle de St. Auguftin. JMoniales 4uguffi 7}1a/}&. AVI. AVICTUAILLEUR. f.m. en terme de Marine, eft le Marchand qui fournit les viétuailles &les chofes néceffaires pour en ufer, comme bois, chaudicres, plats, bidons, & en outre paye le tiers de la haatc fomme. Qui annomam jubmi miftrat. Voyez SoMME. . AVIDE .adj.m.&f.Goulu,âpreàmanger. Avidus. Lcs Iroquois font avidès de chair liu mainc. Les lions devorent les cadavres, uant ils font avides de carnage. - A v : D E ,fedit figur&meiiten Morale des pafTions ardentes qui nöus font defirer quelque chofc. On cft que trop avide des biens ; miais on ne 1’cft point aff<z de la gloirc. On regarde avec des yeux avides une beaute qu’on aime. L4v ;de de gloire & de loiiange. ABiANc. Lcsbeaux ef Prits font avid. s de f ;avoir. Catilina étoit av.de du bien d’autrui, & prodigue du fien. Bouh. Ceux qui ont de 1’efprit fàps erudition , indif ferens pour toutcs lcs chofes qui les ont préce dez, font avides de celles qui fe paffènt à leurs yeux. L A B R u Y. Lcs perfonnes fi aevides de réputation la pcrdent fouvent par 1’aviditéavcc laqucllc ils la rccherchent. B È l l. Que j eplains le fort des avares, -d qui l’avide foif des biems, Fourmit potur s’enrichir mille nouveaux moy ems , Toâfours injuffes & barbares ! AVIDEMENT.adv. D’unemaniereav ;de. 4vide. On connoit labonté d’un chcval à le voir - manger