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BAL.

BAN.

f3AM. BAN.

EAL3 .

O TA D E. (. f. Termede Manege.c’cft ut faut qu’on fait faire à un chcval eníre deux Pilicrs ; en fortc qu’ayant les qua :re pieds cn 1’air , ilnc nontre queles fersdes picdsde der ricre fans dctacher Ta ruadc, & s’eparer. A la capriol£ il iuü,ou nouë 1’aiguillette ; à la croup Pade, il rctire les picds dc derricre fous lui, àu Jisu de montrer{es fers. C’eft cc qui fait 1cur différence.

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BALLOTE. f.f.Petitbulletin,oupois,ou Petite ballcdc divcrfes couleurs, qui fért à tircr au fort dans les clcctions qu’on remiet au hazard. Calculus.

ΒAlLoTrE.Plante, Woycz MARRubs ;c’eft lamême chofe.

BALLOTER.v.nent.&a&.quifeditquand ges joücurs de paume ne font quefé renvoyer la ballc1’unà l’autre, &nejoiicntpoint partic. Pi lam agitare.

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£n ce fens on dit figurément, Balloter, quelqu’un, Pour dire , fe joüer de lui, s’en moquér, 1’amu £1 par dcvaines promefles, lc renvoyer de I’un àl’autre, fans vouloir rien conclurrê en fà fa veur. Exagitare aliquem , ludere, illudere. EaLlοτΕR, fignifioitauffi , donnerdes fuf frages par bulletiis, ou petites boulles ou bal 1otes, Calculis dare, edere fuffragium. Il y a bcaucoup d’elections qui fe font cn ballotant, qu’on remet au fort.

33 A l L o T E R, fignifie encore, Agiter en gros une queftion , difcuter une affaire avant que d’opincr definitivement, oudcla juger. Conjultare, deliberare , rem aliquam agitare. £ AL l ο τ Ε R , fignific auffi fimplement, Mou v9ir, agitet quclquc chofe. Ainfi on dit qu’un chcvalfait balloter le mords dans la bouche. B A L L o T’s, ’EE. part. &adj. Il ales fignifications dc fon verbcen Latin, coinmcen Fràngois, iBALOIRE.{.f.TcrmcdeMarine.Ceftainfi que i’on appelle dc longues picccs de bois qui dans la conftru&tiondonnentau vaiifeau lafor me qu’ildoit avoir.

BALOURDE.adj.&(.m.&f.Quieftftu

pide &grofficr. Stupidus , plumbeus. Cεmot n’éit d’u(ägc qüedans fe ftile fimplc & Co mique. Il vient dc 1’Italicn balordo, qui figni fie la même chofe.

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38ALSAMINE. TermedeBoranique. C’eft uiie plante qu’on confond ordinairemcnt mal à propos avec la pomme dc mervciile. Elle a été ainfi appclléc du mot Latin B :ljamum, Baume, parce qu’elle eft propre à faire du baume pour iesblcffjres, de memë que !a ponme de merveil He. Ses fieurs font a quátrc féüilles incgales. La fùpericurc eft voutée, l’inferieure reflemble à une chauffe d’Hypccras, les dcux iaterales tom bcnt cn devant en manicre de rabat. Elles en ont raremcnt fix. Son fruit eft fait et poire dans quelques efpeccs, & plus menu dans quelques autres , compofë de pieces affembiccs conimc les douves d’un muids. On voit dans ces pieccs piufieurs graines prefque rondes, attachées à un corps , qu’on appcllc Placenta, qui eft con tenuentre elles& leur enveloppc. B,A LU S T R A D E. f. f. Térime d’Architeéîu re. R ang de pctits pilicrs fagonncz, dc pierre ou de fer, ou de bois, qui fontà hâuteur d’appuy, qu’on met für des terraffes , ou au haut des bá timens, pour faire quelque clòture ou fepara tion. Clathratum feptum, columellarum fep tum. On enferme les Autels par unc baluftrade dc marbre, de bois, &c. Chez les Princes, le lit eft environné d’une baluftrade. BALUSTRE.f.m.feditdanscemêmefens de ces clötures de petits piiiers qui fe mettent autour du fit des Princes, oudans unecham brc dc parade, pour fermer les alcovcs, ou le chancel du choëtur d’une Eglife , ou d une Cha. pelle, où les balußres d’efcaliers entre 1’appui & le limon. Coittmellæ, clathri, cancelli. II y a un b tlttffre de marbre à la Chappclle de Nö tre-Dame. Du Cange derive ce mot dc balu ftrum, & balußrium, qui étoitun licu chez les Anciens, ou ctoient pluifieurs bains apparem ment fermez de balußres. Selon d’autres il vient de balauff rum , qui fignifie le calice de la flcur de grenade, auquel lc b •lufre refemble. On le ditauß de chaqt ;e pilier enparticulicr.IIfaut tant dc baluftres pour faire la fermeture de cette Chappcile. Les balußres du grand efcalier de Vci fìilles font de bronze maffif. Les Orfevres appellent balußres , lcs parties de leurs ouvra ges q uifont tailices ou fagonnées en balußre , commc lc pilier d’un gueridon, la tiged’un flambeau , ou d’un chandelier, d’un beiiitier , &c. On appcllc cncore baluftre la petite colon ns o u le pilaftrc orné de moulures, pour rem- | plir u nappui ajour fousune tablette. Lcs Tour neurs appellent aufli baluftre, la petite colon ne de bois qu’ils mettent au dofficr d’unc chai fé tournée.

Βa1

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u s T R E du chapiteau de ià colonne Ioni que , eft la partie iatcraledu roulcau qui fait la vol ute .

8AlusτREs DE sERRuRE,fontdepetitcs pieccs de feren formede baluftres , qui tombent fur1’entréedela clef, & fervent à là couvrir. On d itfigurement, que lcs dais & les baluftres ne rendent pas un homme plus heureux ; pour di re , quc l’éclat & les honneurs dc la Cour ne font pas capablcs de fatisfaire ie coeur de l’ hom me.

BALZANE.£f. TermedeManege.C’eftla matque d epoil blanc qui vicnt aüx pieds de plufieurs chevaux depuis k boulet jufqu’au fa botdcvant & derriere.

Ce motvientde l’Italiem balzano. Onappclle unchcval balzan , Cclui qui a des bal zanes à quelqucs-uns de fes picds, ou à tous les quatre. Equus quatuor pedibus albis. On juge de labonté & de la naturcdes chevaux fe lonles picds où les balzanes fe rcncontrcnt. BAM.

BAM B1 AYE. f. m. Oifeau de 1’I/le de Cu ba. Il ne s’éleve prefquc point de terrre , & on leprendà la courfe. Sa chair eft d’un bongofit. BAMBOCHES. f. f. Petites figures erífor me de Marionnettes aufquclles on fait reprefèn ter des Ballets, ou des Comcdies. Alienis mer vis lignum mobile , figillum automatam. On a veu à Paris uue Troupe dc Concdiensqui fai foicnt joüer des Bamboches , mais qui n’önt pas eu grand fucces. Ce mot vient dc l’Italien. On appélle auifiuncfemimc dc fortpetitc taille, une E smboche.

BAmpocHs. f. f.Petite cannequivientdes Indcs , & qui eft pleine de noeuds. Les bam boches ont été fort à la mode depuis quelque temps.

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Β AM BO U. f. m. C’eft uneefpece de rofeaii des Indes qui devient grand comme un arbre. Il ref femble d’abordatipeuplier ; il eftdroit& haut, & les fcüilles en font rares, pálcs, & un peulon gucs. Il eft creux & croit parjets , comme nos iofeaux , & fes jets font feparez les uns des au tres par des nocuds : maisil a dcs branches & des épines , cc que nos rofeaux n’ont pas. Ilcroft de proche cn proche , & les mernes racines pouiient plufieurs tiges : deforte que rien n’eft plus &pais & plus difficile à percer qu’unc forét de bambou ; d’autant plus que le bois eft dur , & mal-aifêà couper, quoyqu’il foit aifè à fendre. Les Siamois en tirent du feu par la fri&ion, ce qui cft une marque de fa dureté, Le fuc de bam bou eft celebre dansquelques endroits des Indes comme un excellent remede à plufieurs maux. On fait des jets de cet arbre les cannes qu’on appelle bamboches. Il y a pluficurs cfpcccs dc bambou ;

BAN.

B A N. f. m. Publication à hauté voix , äu fon du tambour , ou dclatrompette, ou des tym bales, par l’ordrc d’un Superieur , ou de la part du Roi , & de la jufticc. Rei cujufpiam pr«conis voce demumciatio. On a fait uti bam portant deffenfes de fortit du camp , d’aller à la petite guerre. Pafquiera obfervé que ce mot eft fort anciendansla langue pour fignifier unc procla mation publique. Aufli trouve-t’on ces phrafes dans les Coutumes , Crier au bam. Cas de b.im. A peine dc ban. Proccder à bam , &c. On ap elle auffi Bam , la publication & le cri que fait aire le Seigncur Feodal pour fe faire rehdre les hommages , ou lui payer les redevances, & le venirreconnoitre. On dit auffi Bam de ven danges, Ouverture de bam , &c. pour dire , la publication de la permiffion des vendanges. Du Cange dit qu’on a appellé auffi 1’Excommuni catiön, le bum de 1’Evêque. Ménage dérive ce mot de1’Allemand ban , qui fignifie proprement publicatiom , & cnfüite profcriptiom,pafccqu’el le fefaifoit à fondctroimpe, d’où font vcuüs ks mots d ebahmir , bam , bànmiffement , de bandi, dc bam , & arriere-bam, bálieue , banniere , £amma ! ; abandommer , &c. Nicodle dérive d’ua autrc mot Allemand bam , qui fignifie champ, & territoire , d’autant que è’eft én vertu de cc qu’on tient des Fiefs , champs & heritages, qu’on cft obligé au ban , & arferebam ; & quc le four à bam eft lc four du territoirede la Séi gneuric. Borellc derivedu Grec räv , qui figni fic tout, parceque la convocation cft gencrale. fes Chaftellcnics ou Prevótez de Loräine ont fous clles certain nombre de bans ; & chaque tan , a fous foi un certain nombrede Bourgs. Le Duché de Limbourg eft divifc par banr. Lc mot dc banlieue a fàtis doute pris fon originé du bam. P. Lubindams fom Meré. Geogr. ’ B A N , fe ditauffi des publicationsqui fe föntaux prönes des Patoiffes des noms de ceuxqui veu lentfe marier , ouprendre les Ordres. $olemnis futurgrum muptiarum proclamatio. La publica tion des bans n’eft pis de néceffité dú facrc ment : maisde neceffitéde precepte. Ellea été mife en ufage par la Police ecclefiaftique de France , & confirmée par 1’Ordonnaiice de Blois. Le Concilc dc Lafiana rendu cet ufâge general. C’étoit pour prêvenir les abus, & íés inconveniens qui refulfent dcs mariages clan deftins. Le Cóncile de Trente a ordonnéla pu blication de trois bans pour empecher les iha riages clandeftins. Par TOrdonnance de Blois, nuli.e pouvoit valablement contra&er mariage fansproclamation précédente destrois bans ; & aucun ne pouvoit étre difpenfè que dcs deux derniers, & feulement poufcaufe legitime , out pour urgente neceffité. Mais on s’éft fort relá chè là-deflus. Il n’y a quc lesfpincursqui foient foumis néceffairement à cette formalitè. A 1’égard des majeurs , ces publications ne fönt pas de Tyfencc du mariage’, & le défaut dc bäns n’emporte point de nullité. On achete les deux derniers bahs, quand lc prcmier aété publié. Le C onfeillerArgant eut la même furie ; rlv itgloris , i’aima, preffè defon amour. Om p ubliafes bans & fa ;honte en um jour. ViLL.

B A N ,fé ditauffi dela publicationqui fé fait pour convoquer tous les Nobles d’une Provincejpoar fervir lc Roi dans (es armées , fuivant qu’ils y font obligez par la Loi des Ficfs. Principis editum primariæ clientelæ nobilitatem ad mi • l itaria munera convocantis. On a publié le Bam, & 1’24rriere-ban.

B A N , eft, auffi 1’Aflemblée de ces Nobles eri corps d ’armée.Primaria clientel& nobilitas armata. Le Bam , & 1’Arriere-bam cft long temps à fe rncttre en campagne. B A N ; fe dit auffidcsaffignations quife font à cri public a uxvaflaux pouf comparoirdevant leur Souverain en certaines occafions , & pour ren dre compre de leurs a&ions. Edictum Principis beneficiarios clientes evocantis. Les Princes d’Allemagne font fouvcnt affignez , font misau bam de l’Empire , & on confifque leurs Fiefs , faute de rendre 1’hommagc , & le fervice dont ils font tenus.

B a N , fignific auffi , Banniffement. Exfilium. Et d näit en termes de Palais, II lui eft enjoint degarder fon bam à peinc dcla hart. Ila obte nu un rappel de ban.

B A n , fignifie encore , un endroit& tin lieupu blic q u’ontles Scigneurs desgrands Fiefs, pour obliger tous les habitans d’une Seigneurie de ve nir éüire au four du Seigneur, demoudre à fon moulin, ou d’apporter leur vendange a fori prefloir. 7us indjrtive moletrina, jus indiífi ái furni, jus indictivi torculi vinarii. Ainfi ori dit,un ííà bam, unmoulinàbam,unpref foir à bam ; & on appelle $ufers banmiers , & Droit de banné , cétix qui font obligez à ce droit. En quelques Coutumes on appclle Four bandier, Möulini bamdier, ce qu’on appelle ail leurs bannal.

On d itprovefbialement d’un homme qui a une bouche t ropfenduε ; qu’elleeft grande cornmc un four à bam.

BANAL .Voyez BANNAt.

BANALIΤΕ. VoyezBANNAt1r£.

BANANE.(.f.C’éftlcfruitdubananier. . BANANIER.f.m.Plantequieftfortcom mune d ansles Indes Orientales & Occidentales. Ceft un gros rofeau fpongicuxau dedans qui vientvoloiitiersdans desterresgraffes, prèsdes Y i ij ruiffeaux,