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LA FOUTRIADE

Mais ces tristes regrets, hélas ! sont superflus :
Qui perd ce chaste bien ne le retrouve plus !

Heureux ceux qui pour foutre une publique motte
Revêtent leurs engins d’une anglaise capotte !
Ceux-là, tout en goûtant des plaisirs enchanteurs,
Sont certains d’échapper aux maux de nos fouteurs.

Grands dieu ! comment décrire un spectacle semblable.
Puis-je, encor jeune et sain, puis-je en être capable ?…
Que dis-je ? Eh ! n’ai-je pas ma muse pour soutien.
Je puis donc peindre aussi le mal vénérien.
Oui, ma muse, déjà je cède à ton empire,
Déjà ton divin souffle et m’échauffe et m’inspire ;
Déjà même Esculape accourant à ma voix
M’explique et me décrit tous les maux que je vois.

Viferme, Roidengin, Foussicoup, Onzepouce,
Fierfouteur, Couilleaucu, Vibandant, Donnedousse,
Bandalaise, Longvit, enfin tous les humains
Dont les vits ont naguère enfoncé des vagins,

Tous ont extrait des cons un virus morbifique.
O ciel ! c’est le virus du mal syphilitique.
Il coule en globes verts, opaques et muqueux
Des vits qu’ont amollis des tourments trop affreux.
L’urine en jaillit-elle ? Aussitôt ces broquettes
D’une ardente cuisson sentent brûler leurs têtes.
Soudain, tous ces engins, tous ces tubes charneux
Qui lançaient autrefois le foutre jusqu’aux cieux,
Se courbent. Un cordon au même instant les serre,