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TROIS PETITS POÈMES

» Regagnons-les… Eh quoi ! privés de tout remède,
» Ces hommes abattus que la vérole obsède
» Effrayeraient-ils encor vos âmes ? Eh, putains !
» S’ils s’osent révolter n’avons-nous pas des mains ?
» Plus fortes maintenant, ils nous sera facile
» De rendre sous nos coups leur révolte inutile.
» Oui, retournons vers eux ; dissipons toute peur ;
» Et montrons, mordicus ! qu’une garce a du cœur. »
« — J’approuve ce discours, réplique Laréglée :
» Revolons promptement vers la gent vérolée.
» Mais, source de ses maux, dites, ne faut-il pas
» Par un remède sûr la sauver du trépas.
» La justice le veut. Toutes, nous sommes saines.
» Rien donc n’empêche plus que nous soyons humaines.
» Oui, portons aux mortels, victimes de nos cons,
» Portons-leur sans retard le robb que nous avons.
» En éteignant leurs maux, nous éteindrons leurs haines,
« Et nous vivrons près d’eux sans tracas et sans peines. »

Elle a dit. Les putains approuvent ses avis.
Toutefois on convient qu’avant qu’ils soient suivis,
On enverra dans l’île une digne ambassade
Pour traiter de la paix avec la gent malade.
Quelque faibles que soient ces hommes maintenant,
Encor ne faut-il pas les braver fièrement.
La colère d’ailleurs est mère du courage.
Il ne faut pas sans but se livrer à leur rage.
On restera sur l’onde alors que Poilépais
A ces humains pourris proposera la paix,
En jurant de leur rendre une heureuse existence
S’ils veulent recevoir la féminine engeance,