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TROIS PETITS POÈMES

» Restons donc, des ribaux méprisons le courroux.
» Si, quoique décrépits, ils osent nous combattre,
» Plus saines, j’en réponds, nous saurons les abattre.
» Quelles armes d’ailleurs peuvent-ils manier ?
» Un frêle bois !… Mais nous… nous brandirons l’acier.
» Oui, j’ai de rasoirs fins tout un assortissoire :
» J’en armerai vos mains pour courir à la gloire,
» Pour châtrer ces humains qu’une sotte bonté
» Nous poussait bêtement à rendre à la santé.
» Qui n’approuverait pas un conseil aussi sage,
» Manquerait à la fois et d’âme et de courage.
» Toutefois pour agir comme il convient : votons.
» Veut-on combattre ? Eh bien ! qu’on se bouche les cons.
» Veut-on partir ? » Soudain, quel mouvement ! Les gueuses
Toutes dans leurs vagins foutent leurs mains crasseuses.
Consale vote même en faveur des combats.
Quel bruit ! Quelle allégresse ! et quels joyeux ébats !
Toutes, non pas demain, mais à l’instant même,
Toutes veulent châtrer une engeance au teint blême.
Mais Vastecon retient leur belliqueuse ardeur
Et dit à Poilépais : « Vas vers l’ambassadeur.
» Instruis-le qu’à jamais nous foulerons sa terre ;
» Qu’à l’unanimité nous optons pour la guerre ;
» Et que nous volerons aux batailles demain
» Quand l’Orient luira des clartés du matin. »

Poilépais est partie, et bientôt Pissegoutte
Instruit par la putain, triste, reprend sa route.
Il arrive, et le peuple apprend non sans frémir,
Que la troupe femelle aux combats veut courir.
Mais le chef des fouteurs, par un hardi langage,