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TROIS PETITS POÈMES

Avait formé sa troupe en trois corps inégaux.
Le premier obéit aux ordres de Consale.
Consale avec ardeur brandit l’arme fatale.
Elle voudrait déjà s’élancer aux combats
Pour prouver qu’en effet la peur ne l’atteint pas.
Vingt putains à ses lois jurent de se soumettre.
Au front du second corps, c’est toi qu’on voit paraître,
Toi, fier Conouvert, dont l’œil étincelant
Regarde avec fureur un rasoir scintillant.
Ta forte main le presse, et ta superbe audace
Éclate sur les traits de ta citrine face.
Quinze gueuses, sous toi, dignes de ta valeur,
Marcheront sans trembler vers les champs de l’honneur.
Formant le dernier corps, dix-huit autres femelles
Que guide Poilépais châtreront les rebelles.
Vastecon est partout ; ses gestes, ses accents
Embrasent les putains de ses transports bouillants.
Si l’une d’elles tremble : aussitôt son langage
Lui rend avec l’espoir la force et le courage.
Ainsi cette vapeur qui dans nos ateliers
Succède maintenant à des moteurs grossiers,
Remet en mouvement la machine arrêtée
Dès qu’elle fait sentir sa chaleur limitée.

Cependant Vastecon au pas accéléré
Fait marcher les putains vers le peuple poivré.

Viferme en cet instant contre la gent femelle
Enflammait ses soldats d’une rage nouvelle.
Il parle, il les échauffe ; et sa vaillante ardeur
Vole de rang en rang et chasse au loin la peur.