Page:Trois petits poèmes érotiques - La foutriade, La masturbomanie et La foutromanie, 1828.djvu/39

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
29
LA FOUTRIADE

Ainsi que Vastecon en trois corps il divise
La phalange fidèle à ses ordres soumise.
Fierfouteur, Roidengin, le pâle Vibandant
De ces corps séparés ont le commandement.

Déjà, les ennemis se trouvent en présence.
Ou s’excite, on frémit, on s’arrête, on s’avance.

Triste et hideux spectacle !… Un verdoyant tapis
Est foulé sous les pas des peuples ennemis.
Des arbres sourcilleux de leurs ombres épaisses
Enveloppent au loin les hommes, les bougresses.
Les combattants sont nus. D’un côté, les putains
Présentent aux regards leurs mollasses tétins,
Leur gorge descendant sur leurs noires poitrines,
Leur dégoûtante peau, leurs pendantes babines.
Et de l’autre côté, les hommes, plus affreux,
Aux regards effrayés offrent leurs corps hideux,
Leurs corps tout décharnés, couverts d’un pus fétide,
Leurs engins raccourcis, leur teint blême et livide…
Ces hommes sont armés de parements noueux
Dont ils ont dépouillé les érables ombreux,
Les chênes dont les fronts dominent les montagnes,
Et les hêtres rameux ombrageant les campagnes.
Mais ces bâtons, mortels ! pourront-ils résister
A des rasoirs tranchants… Vous osez en douter !
Oui, dès que vous voyez dans les mains des donzelles
L’acier jeter au loin ses vives étincelles,
Fouteurs ! vous frémissez… Viferme vous a vus :
Il vous fixe, et la peur ne vous maîtrise plus.
Tel autrefois Henri, ce roi cher à la France,