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LA FOUTRIADE

Le carnage est affreux. Sur les champs de la gloire
À peine vingt guerriers disputent la victoire.
Leurs amis ne sont plus… Vibandant voit soudain
Consale terrasser le pauvre Molengin.
Il se jette sur elle ; il l’attaque ; et la gueuse
Riposte à tous les coups de sa main valeureuse.
Des coups, des coups affreux par tous deux sont portés.
Et le fer et le bois en sont ensanglantés.

Mais, quel bruit ! ô terreur ! C’est la foudre qui tonne.
Les éclairs ont brillé. La mer au loin bouillonne.
Les vents sont déchaînés ; ils grondent sur les flots.
La nue en longs torrents précipite ses eaux.
Tout tremble sous le ciel, et saisis d’épouvante
Nos combattants ont fui leur arène sanglante.
Mais les mers tout à coup ont brisé leurs remparts.
Elles inondent l’île, atteignent les fuyards,
Et sous leurs flots grondants dans leurs profonds abîmes,
Au bruissement des vents, aux cris vains des victimes,
Au bruit sourd de la foudre éclatant dans les airs,
À la vive lueur des rapides éclairs,
Ces mers avec fracas bientôt ensevelissent
Ceux qu’a frappés la mort comme ceux qui gémissent.

L’orage cependant s’éclipse, et sous les cieux,
L’astre vivifiant reparaît radieux.
Mais il n’éclaire plus ces beaux champs où naguère,
Un peuple d’enculeurs branlait le petit frère :
De ce peuple, ces champs, du mal vénérien,
Des putains, des combats, il n’existe… plus rien.


FIN