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voyage en france par un français

vous frémirez de prévoir les ruines où il nous traîne, lancé comme il l’est aujourd’hui sur sa pente logique et dirigé par les hommes que vous savez. L’ancienne constitution de la France, la seule sérieuse, la seule pratique, la seule qui ait eu durée et seule a chance de résurrection, quoique et parce que non écrite, n’a eu garde de manquer — formée qu’elle était par les siècles et amendée par les lentes évolutions d’une autorité légitime — de se conformer au principe unique de tout gouvernement destiné à demeurer. Elle reposait sur cet esprit de corps dont l’immense Joseph de Maistre a donné cette magnifique définition, à propos précisément des mêmes Jésuites qui nous occupaient tout à l’heure et qui tiendront une place considérable dans la suite de cet ouvrage : « L’anéantissement des volontés particulières pour établir la volonté générale et cette raison commune qui est le principe générateur et conservateur de toute institution quelconque, grande ou petite. » La division de la nation en trois Ordres investis, chacun pour sa part, de ces trois droits primordiaux : vote et conservation des lois du royaume (règlement de la succession à la couronne dans l’absence d’héritier mâle, élection d’un roi en cas d’extinction de la dynastie), établissement des impôts, consentement nécessaire