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voyage en france par un français

place, et, vous m’avez deviné, c’est la religion, c’est son action générale. Or, l’action religieuse en France, nation, c’est le Concordat de 1801 — celui de 1817 étant resté à l’état de lettre morte — , et quand on l’examine en lui-même, le Concordat de 1801 présente le minimum de garantie pour l’Église, et à cela rien d’étonnant, étant donné le contractant qui représentait l’État français tout puissant alors et assez fort pour abuser de l’empressement naturel du Saint-Siège à aller au-devant d’un rétablissement immédiat du catholicisme en France, fût-ce un peu à tout prix. (Mais Rome fait toujours bien ce qu’elle fait, et le mal qui a pu s’ensuivre des concessions papales en cette circonstance est le fait des hommes d’Etat de ce pays-ci.) Quoi qu’il en soit, ce Concordat, considéré comme instrument de propagande religieuse, est une machine des plus défectueuses, meilleure que rien, oui, mais guère davantage, ne craignons pas de le reconnaître.

D’ailleurs, les résultats sont là. Dans la pensée de Bonaparte, l’Eglise devait être l’auxiliaire, sans plus, de l’Administration ; qu’elle dépendît du Pape, il le fallait bien pour qu’elle restât catholique, et ce détestable homme de génie était trop intelligent pour ne pas apprécier tout ce que l’Eglise Catholique, et l’Église