Page:Verlaine - Œuvres complètes, Vanier, I.djvu/363

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
353
JADIS ET NAGUÈRE
Chloris
C’est affreux ! Ô douleur !
Rosalinde, sur la pointe du pied et très bas.
C’est affreux ! Ô douleur ! Chloris !
Chloris
C’est affreux ! Ô douleur ! Chloris ! Vous étiez là ?
Rosalinde
Le sort capricieux qui nous désassembla

A remis, faisant trêve à son ire inhumaine,
Sylvandre en bonnes mains, et je vous le ramène
Jurant son grand serment qu’on ne l’y prendrait plus.
Est-il trop tard ?

Sylvandre, à Chloris.
Est-il trop tard ? Ô point de refus absolus !

De grâce ayez pitié quelque peu. La vengeance
Suprême, c’est d’avoir un aspect d’indulgence,
Punissez-moi sans trop de justice et daignez
Ne me point accabler de traits plus indignés
Que n’en méritent, — non mes crimes, — mais ma tête
Folle, mais mon cœur faible et lâche…

(Il tombe à genoux.)