Page:Verlaine - Œuvres complètes, Vanier, II.djvu/112

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XVII


Ce portrait qui n’est pas ressemblant,
Qui fait roux tes cheveux noirs plutôt,
Qui fait rose ton teint brun plutôt,
Ce pastel, comme il est ressemblant !

Car il peint la beauté de ton âme,
La beauté de ton âme un peu sombre
Mais si chère au fond que, sur mon âme,
Il a raison de n’avoir pas d’ombre.

Tu n’étais pas beau dans le sens vil
Qu’il paraît qu’il faut pour plaire aux dames.
Et, pourtant, de face et de profil,
Tu plaisais aux hommes comme aux femmes,

Ton nez certes n’était pas si droit.
Mais plus court qu’il n’est dans le pastel,
Mais plus vivant que dans le pastel,
Mais aussi long et droit que de droit.