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mes prisons

mes « études » après avoir achevé d’apprendre à lire, à écrire — et à compter (mal) dans une petite classe élémentaire…

J’étais en septième au lycée Bonaparte où la pension nous conduisait deux fois par jour ; mais comme je me trouvais en retard, vu quelque fièvre muqueuse que j’avais eue, on me donnait des répétitions, et c’était le maître de pension, le père L… qui nous inculquait, car nous étions plusieurs, dont quelques cancres — desquels pas encore moi — les principes de la latinité, non sans une extrême patience parfois, tout de même, en défaut, témoin ce qui va brièvement suivre.

Rosa, la rose, n’avait plus que peu de mystères pour moi. Puer bonus, mater bona…, pensum bonum, non plus. J’avais franchi, non sans encombres, cette passe dangereuse du qui, quae, quod, et, en attendant l’affre déjà soupçonnée de ce « que retranché ! » non moins que les écueils d’une heureusement encore lointaine syntaxe, j’en étais à la seconde conjugaison des verbes actifs.

C’est de legere qu’il retournait un certain jour.

J’ai encore présent le théâtre de ces matinées plutôt ennuyeuses en somme pour des gamins à peine sevrés de papa et de maman. Un cabinet garni d’un vaste bureau, d’une chaise-fauteuil dossier d’acajou, siège de cuir, d’un banc et d’une table percée de trous où des encriers en plomb à l’usage des