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mes prisons

miniature de captivité ? Je ne saurais naturellement bien les préciser en ce moment de mon âge mûr, déjà ! après tant d’années et tant d’un peu plus sérieux verrous sur ma liberté d’homme pour telles et telles causes au nombre desquelles faut-il compter précisément l’abus de la conjugaison en question plus haut, et l’humble anecdote que je viens de rapporter ne serait-elle par hasard qu’un symbole ? Ne constituait-elle pas, à l’époque, comme l’annonce et le pressentiment de malheurs dus à la Lecture ? Estampillait-elle déjà mon enfance du mot fatidique de ce détestable si savoureux Vallès : « Victime du Livre », en bon latin cette fois : Legi ?


II

« Or ceci se passait… »


en 1870 au mois de décembre. J’étais garde national au 160e bataillon, secteur je ne sais plus quantième, vers Montrouge et Vanves. De plus, je remplissais depuis déjà longtemps les fonctions d’expéditionnaire à la Préfecture de la Seine, emploi qui m’eût exempté de tout service « militaire », n’eût été mon patriotisme (un peu patrouillotte, entre nous, cas, en ces temps de fièvre obsidionale, de plusieurs d’entre les Parisiens, d’ailleurs). Quelque amour de