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[échauguette]
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rieur, en supposant le comble, tracé en E, enlevé. Cette partie des murs de la citadelle de Villeneuve-lès-Avignon date de la première moitié du XIVe siècle.

Les formes données aux échauguettes, pendant les XIVe et XVe siècles, sont très-variées ; lorsqu’elles servent de flanquements, elles sont ou barlongues comme celles d’Avignon, ou semi-circulaires, ou à pans, portées sur des contre-forts, sur des encorbellements ou des corbeaux, suivant le besoin ou la nature des défenses ; elles sont ou couvertes ou découvertes, contenant un ou plusieurs étages de crénelages, avec ou sans mâchicoulis.

Il existait encore, en 1835, au sommet des remparts de l’abbaye du Mont-Saint-Michel-en-Mer, du côté du midi, une belle échauguette avec mâchicoulis sur la face et sur les côtés, interceptant, comme celle de Villeneuve-lès-Avignon, la communication sur le chemin de ronde de la courtine. Cette échauguette tenait aux constructions du XIVe siècle[1].

Le plan (14), pris au niveau du crénelage, fait voir les deux baies fermant l’échauguette, la petite cheminée qui servait à chauffer les gens de guet, l’ouverture du mâchicoulis de face en A et celles des mâchicoulis latéraux en B. Ces mâchicoulis se fermaient au moyen de planchettes munies de gonds.

La fig. 15 donne une vue perspective extérieure de ce poste avec sa couverture. Cette construction était en granit rouge.

La fig. 15 bis présente, en A, la coupe de l’échauguette sur la ligne EG, et, en B, sur la ligne CD du plan.

  1. Depuis cette époque, la portion du rempart dont il est ici question a été restaurée et l’échauguette détruite ; depuis longtemps elle servait de latrines.